Les piétons, au cœur de la mobilité durable

Buenos Aires emploie les grands moyens pour chasser les voitures de son centre historique et offrir aux piétons de nouveaux espaces urbains. L’installation d’une ligne de Métrobus sur la plus grande avenue de la ville crée la controverse mais donnera un nouveau souffle aux transports en commun.

Par Mathieu Viviani Modifié le 2 août 2013 à 10 h 24

Buenos Aires emploie les grands moyens pour chasser les voitures de son centre historique et offrir aux piétons de nouveaux espaces urbains. L’installation d’une ligne de Métrobus sur la plus grande avenue de la ville crée la controverse mais donnera un nouveau souffle aux transports en commun.

© Banfield

Moins 40% de voitures

Dans moins de deux mois, la capitale argentine inaugurera la fin de la première étape du grand chantier de réaménagement du centre-ville. Grâce à ce programme ambitieux, la circulation automobile devrait diminuer de 40 % d'ici 2015 dans le centre de Buenos Aires, une vraie révolution.

« Avec le Plan Microcentro, il y aura un avant et un après en matière de mobilité », affirme Guillermo Dietrich, responsable des transports de la ville. Quelque 46 rues ont fait l’objet de travaux afin d'élargir l’espace destiné aux piétons, de créer de nouvelles pistes cyclables, et de restreindre l’accès aux véhicules particuliers sur certains axes.

Dans ces zones sensibles, seuls les camions de transport de fonds et les ambulances pourront encore circuler. Le cœur de la ville sera également interdit aux voitures entre 11 heures et 16 heures, tandis que les itinéraires des bus seront progressivement déplacés en périphérie de la zone la plus congestionnée.

Environnement urbain : halte à la pollution visuelle

À l’heure actuelle, le trafic automobile occupe 70 % de l’espace public, tandis que les piétons, qui représentent pourtant l’essentiel de la circulation humaine, doivent se contenter des 30 % restants. À terme, ces chiffres pourraient s’inverser grâce au plan de priorité piétonne mis en place dans la capitale.

De manière plus générale, l’environnement urbain fait l’objet d’un profond remodelage avec la rénovation des façades de 120 immeubles historiques, qui seront mises en valeur avec un éclairage LED de faible consommation.

La « pollution visuelle » est également prise au sérieux et obligera les commerçants à respecter une nouvelle réglementation en matière d’enseignes et de panneaux. Les autres éléments du mobilier urbain comme les câbles, les cabines téléphoniques et les kiosques à journaux devront eux aussi apprendre à se fondre dans le paysage.

Une première étape s’achèvera dès la fin du mois de juillet et donnera lieu à une cérémonie d’inauguration. La ville espère finaliser l’ensemble des travaux avant le début de l’année 2015.

Le Métrobus bouleverse le patrimoine historique

Si les nuisances passagères occasionnées par le programme de réaménagement du centre-ville sont relativement bien vécues par les habitants de la capitale, le chantier du Métrobus suscite en revanche une importante controverse. La ville a en effet décidé de se doter d’une nouvelle ligne de BRT (un hybride entre le bus et le métro), qui devrait courir le long de l’Avenida 9 de Julio.

Symbole de la ville, l’avenue la plus large du monde abritait plusieurs centaines d’arbres qu’il a fallu déplacer et perdra le visage que les portègnes lui connaissaient jusqu’à présent. Mais pour Mauricio Macri, chef du gouvernement de la ville autonome de Buenos Aires, c’est là le prix à payer pour améliorer sensiblement les conditions de circulation urbaine.

Grâce à ce projet, il devrait bientôt être possible de parcourir l’avenue sur toute sa longueur en moins de 20 minutes, alors que ce trajet demande parfois jusqu’à 55 minutes à l’heure actuelle.

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