Les trésors cachés de nos téléphones portables

Vous viendrait-il à l’idée de jeter vos bijoux en or, en argent, ou autres métaux précieux à la poubelle ? Sûrement pas intentionnellement. Vous vous débarrassez pourtant de vos vieux téléphones mobiles, sans pour autant réaliser qu’ils renferment une foule de métaux précieux.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 12 septembre 2013 à 12 h 18

Vous viendrait-il à l’idée de jeter vos bijoux en or, en argent, ou autres métaux précieux à la poubelle ? Sûrement pas intentionnellement. Vous vous débarrassez pourtant de vos vieux téléphones mobiles, sans pour autant réaliser qu’ils renferment une foule de métaux précieux, et vous êtes nombreux à le faire ; les Américains jettent leur téléphone en moyenne tous les deux ans, seulement un appareil sur dix étant par la suite démonté et recyclé.

Bien que la valeur des métaux contenus dans un téléphone soit faible, la quantité considérable de portables qui finissent dans les décharges ou les incinérateurs – près de 135 millions rien qu’aux États-Unis, selon l’Agence de protection de l’environnement – représente chaque année des centaines de millions de dollars de pertes. Dans la mesure où une fouille des déchets en quête de téléphones portables serait coûteuse et inefficace, il est nécessaire que les consommateurs soient plus fortement incités à recycler leurs vieux appareils. Un système de caution obligatoire sur les mobiles pourrait constituer une solution en ce sens.

En dépit du fait que les agences de collecte proposent du liquide en échange de vieux téléphones portables, peu de gens ont connaissance de leur existence. Pour ceux qui connaissent ce filon, la promesse d’une poignée de dollars ne suffit pas à les décider à consacrer le temps et les efforts nécessaires pour se renseigner sur un lieu de collecte et s’y rendre. En effet, le pécule perçu ne sera probablement pas à la hauteur du prix de l’essence consommée au cours du trajet.

Par opposition, la possibilité de récupérer par exemple une caution de 25 $ pourrait s’avérer bien plus incitative. La caution devant être versée au moment de l’achat, le consommateur aurait davantage conscience de la valeur intrinsèque de l’appareil. Plus intéressant encore, un tel montant encouragerait une proportion de population beaucoup plus significative à retourner leur téléphone, indépendamment de l’importance qu’ils accordent à l’objectif de préservation des ressources. Les gens auraient certainement beaucoup moins tendance à laisser traîner sans aucune raison leurs vieux appareils dans un coin de leur chambre s’il était question de leur portefeuille.

Une telle démarche se heurterait probablement à une certaine résistance, et notamment de la part des fabricants de téléphones portables, qui feraient valoir l’idée qu’en poussant à la hausse le prix de leurs produits, un système de caution pourrait mettre à mal la demande, particulièrement chez les clients les moins fortunés et par conséquent les plus enclins à faire l’acquisition de téléphones bon marché. Or, les bénéfices de ces sociétés sont quoi qu’il arrive menacés : si les individus continuent de se débarrasser de ressources de valeur, le prix des téléphones portables – sans parler du coût des autres appareils électroniques – augmentera tout aussi certainement.

Et cela dans la mesure où le problème du gaspillage électronique s’étend au-delà de la dilapidation des métaux eux-mêmes. L’extraction et le traitement des métaux constituent un processus coûteux, énergivore, et souvent destructeur sur le plan écologique. La fusion du minerai de cuivre consomme par exemple deux fois plus d’énergie que le recyclage du cuivre.

Par ailleurs, les batteries de téléphone portable renferment des substances toxiques, parmi lesquelles des métaux lourds comme le cobalt, le plomb, ou encore le zinc. Lorsqu’un appareil est incinéré, ou lorsque son propriétaire s’en débarrasse à la décharge et que cet appareil se dégrade, ces substances sont susceptibles de s’infiltrer dans les sols et les eaux souterraines, menaçant sérieusement la santé humaine et l’environnement. De la même manière que l’instauration d’un système de caution a permis à l’Allemagne de réduire considérablement l’élimination des batteries toxiques de voiture, une telle initiative pourrait contribuer à maintenir les batteries de téléphone portable en dehors du flux des déchets.

En réalité, un certain nombre de systèmes de caution se sont déjà révélés efficaces dans la promotion du recyclage de multiples produits. Dans de nombreux pays, les consommateurs versent une faible caution sur les bouteilles de verre et les canettes en aluminium. En Allemagne, la mise en œuvre d’un programme de consigne des bouteilles en plastique a permis de booster considérablement le taux de recyclage.

Un système de consigne des téléphones portables pourrait constituer une première étape en direction d’un projet plus large destiné à l’ensemble des appareils électroniques de grande consommation, dont plus de la moitié ne sont pas correctement recyclés. Dans la mesure où des appareils de plus grande taille, tels que les ordinateurs et écrans de télévision, contiennent encore davantage de métaux précieux, la nécessité d’un système efficace en faveur d’un traitement de fin de vie adéquat est d’autant plus essentielle.

Bien évidemment, un certain nombre de questions pratiques devront être résolues avant qu’un programme de caution sur les téléphones portables ne puisse être mis en œuvre. Que faire par exemple des téléphones pour l’acquisition desquels aucune caution n’a été versée puisqu’ils étaient déjà en circulation lors du lancement d’une telle initiative, ou parce qu’ils ont été achetés à l’étranger ? L’enregistrement du numéro de série de tous les téléphones portables pour lesquels une caution a été versée pourrait constituer une solution. Les avantages liés à un taux de recyclage plus élevé compenseraient sans aucun doute les coûts administratifs se rattachant à une telle démarche.

La mise en place d’un système de caution sur les téléphones portables permettrait de promouvoir le recyclage, de réduire le volume des extractions, de préserver les ressources, et de limiter les déchets toxiques. Pourquoi alors les responsables politiques n’échangent-ils pas leur numéro de téléphone pour aborder le sujet ?

Matthias Weitzel et Christine Merk

Traduit de l’anglais par Martin Morel

3 commentaires on «Les trésors cachés de nos téléphones portables»

  • Il y a de plus en plus de sites qui rachètent les vieux téléphones mobiles mais pensez également à des associations qui font un super boulot comme l’AtelierDuBocage !

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  • Bonjour, il ya aussi vendremonmobile.com qui est un très bon comparateur de recycleur mobile

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  • A la suite de cet article, vous pouvez trouver des sociétés spécialisées dans le recyclage mobile qui vous reprenne votre téléphone à de bons prix !
    Pour le coup, Rachatdemobile.com vous permet de comparer cette flotte de recycleurs mobile afin d’obtenir le meilleur prix de rachat 😉

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