Les colorants alimentaires : un risque chez les enfants américains ?

Les additifs alimentaires font débats depuis quelques années. Pour certains, ils sont l’une des causes directes de l’hyperactivité chez les petits. Une nouvelle étude révèle que les aliments d’une même marque destinés aux enfants américains contiennent des colorants alimentaires artificiels alors que les petits Anglais ont droit à des colorants naturels.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 13 septembre 2013 à 10 h 36

Les additifs alimentaires font débats depuis quelques années. Pour certains, ils sont l’une des causes directes de l’hyperactivité chez les petits. Une nouvelle étude révèle que les aliments d’une même marque destinés aux enfants américains contiennent des colorants alimentaires artificiels alors que les petits Anglais ont droit à des colorants naturels.

©Arria Belli

Mêmes aliments, même entreprises, mais compositions différentes

Les aliments transformés tels que Skittles, Starburst, les Bars Nutri-Grain et Lunchables semblent être les mêmes dans les rayons des épiceries américaines et britanniques, mais détrompons-nous. Les versions américaines de ces aliments contiennent des colorants alimentaires artificiels, tandis que leurs versions britanniques, fabriquées par les mêmes sociétés, ont troqué les colorants alimentaires à risque par des additifs naturels, comme la poudre de betterave, le rocou  et des extraits de paprika. Le « Red n° 40 », « Yellow n° 6 » et « Bleu n° 1 » n'ont plus leur place dans de nombreux aliments transformés vendus au Royaume-Uni; mais ils continuent de vivre leur âge d'or ici en Amérique du Nord.

Comment un tel double standard est-il maintenu ?

En 2007, une étude appelée « Southampton study », financée par l'Agence fédérale pour la sécurité alimentaire au Royaume-Uni, a établi un lien entre l'hyperactivité chez les enfants et certains additifs alimentaires. En réponse à ces révélations, les filiales britanniques de Kraft, Wal-Mart, Coca -Cola et Mars, ainsi que de nombreuses entreprises américaines qui exportent vers le Royaume-Uni, ont enlevé ces composants nocifs de leurs aliments sans appliquer ces changements sur leur marché initial. Wal-Mart a également procédé au retrait  du glutamate monosodique (MSG), de l'aspartame, et des graisses hydrogénées sur plus de 9000 de ses propres produits de marque (des ingrédients controversés qui ne faisaient pourtant pas partie de l'étude).

Certains dénoncent le manque d’intérêt des entreprises pour la santé des enfants américains versus les petits Britanniques. Si les entreprises se souciaient vraiment de la santé des enfants, ils ne produiraient certainement pas au départ des produits à base d’ingrédients toxiques.

La différence réside surtout dans les politiques et priorités des pays. Le Royaume-Uni, qui subventionne les soins de santé, est plus investi dans la préservation de la santé de ses citoyens. C'est  pourquoi l’agence fédérale de la sécurité alimentaire a financé une étude comme celle de Southampton. Aux États-Unis, où il y a des profits à faire malgré le risque de maladie puisque le gouvernement n'a pas à sa charge de lourdes factures médicales, l’incitation à prendre soin des citoyens en éliminant les colorants artificiels est bien moindre.

Comme l’histoire l’a déjà démontré, les entreprises alimentaires ne changeront pas à moins d’y être contraintes. Le gouvernement américain n'est pas pressé de les y obliger, c'est donc aux consommateurs américains d'exiger les changements qu'ils veulent voir. Un boycott généralisé de tous les aliments contenant des colorants pourrait probablement beaucoup aider à attirer l’attention des entreprises et leur faire reconsidérer leurs méthodes de production. Car au final, ce que les entreprises mettent dans leurs aliments n’est pas important, si les parents choisissent de ne pas les acheter.

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