L’Équateur appelle au boycott de Chevron

L’Amazonie équatorienne compte plus de 1000 bassins remplis de déchets pétroliers, abandonnés par le groupe Chevron Texaco. Condamnée à une amende de plusieurs milliards de dollars qu’elle refuse de payer, la compagnie américaine nie être responsable de cette pollution.

Par Pauline Hossin Modifié le 11 octobre 2013 à 15 h 35

L’Amazonie équatorienne compte plus de 1000 bassins remplis de déchets pétroliers, abandonnés par le groupe Chevron Texaco. Condamnée à une amende de plusieurs milliards de dollars qu’elle refuse de payer, la compagnie américaine nie être responsable de cette pollution.

© BriYYZ

« Ce sont les mains sales de Chevron »

Dénonçant une campagne de discrédit menée à l’encontre de son pays par le groupe Chevron, le président Équatorien Rafael Correa s’est rendu sur l'ancien site d'exploitation pétrolière du géant américain afin d’alerter la communauté internationale.

Devant les journalistes, le chef d’État a plongé la main dans le sol de la forêt amazonienne avant de la retirer, couverte de pétrole.

« Voici ce qui n’existe pas, selon Chevron Texaco », a déclaré Rafael Correa, affirmant que la pollution qui affecte l’Amazonie est 18 fois plus importante que celle provoquée par l’Exxon Valdez en Alaska. « Ce sont les mains sales de Chevron. »

Chevron met la pression sur l’Équateur

Le pétrolier cherche à éviter de payer l’amende record de 19 milliards de dollars que lui ont infligée les tribunaux équatoriens, destinée à la remédiation des sites pollués et au dédommagement des communautés indiennes de la région.

Selon Rafael Correa, Chevron aurait employé quelque 900 avocats et dépensé près de 400 millions de dollars dans le but de faire annuler les préférences douanières dont bénéficie l’Équateur auprès des États-Unis.

Bien décidé à échapper à toute poursuite, le géant du pétrole américain a également fait appel à la Cour de justice de la Haye, où il en réclame l’annulation de l’amende reçue.

Impunité pour les pollueurs

Une récente décision du tribunal international jugeant cette action recevable a provoqué l’indignation du président équatorien, qui demande à la communauté internationale de « réagir contre tant d’impunité » et appelle au boycott de la compagnie :

« Nous pouvons faire plier cette multinationale en évitant d’acheter ses produits ou de se rendre dans ses stations-service, et en demandant aux actionnaires de vendre leurs actions. »

À ses côtés, Rafael Correa comptait avec la présence du maire de Richmond, une localité californienne qui a connu des problèmes de pollution similaires. Le président a annoncé son intention d’inviter d’autres personnalités internationales à se rallier à sa campagne.

Le groupe Texaco a opéré en Équateur entre 1962 et 1999, et les paysans et les Indiens de la région luttent depuis près de 13 ans devant les tribunaux afin d’obtenir réparation pour les préjudices subis.

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