Une vie sans déchets

Vous avez sûrement dû entendre parler de Béa Johnson, cette française expatriée en Californie qui ne produit pratiquement plus de déchets depuis 5 ans. L’histoire est belle, tout est parti d’un constat (notre famille produit trop de déchets), puis prise de conscience (ça ne peut plus durer, on consomme trop), place ensuite aux actions : que peut-on faire pour limiter son impact sur l’environnement ? réponse : changer notre mode de consommation !

Par Marie Wawrzykowski Modifié le 27 mars 2014 à 13 h 50

Vous avez sûrement dû entendre parler de Béa Johnson, cette française expatriée en Californie qui ne produit pratiquement plus de déchets depuis 5 ans. L’histoire est belle, tout est parti d’un constat (notre famille produit trop de déchets), puis prise de conscience (ça ne peut plus durer, on consomme trop), place ensuite aux actions (que peut-on faire pour limiter son impact sur l’environnement ? réponse : changer notre mode de consommation !).

©Zero Waste Home

Bilan : un blog, un bouquin, des économies faites (-30 % de dépenses en tout genre), couverture médiatique (presse, émission TV, radio) pour donner l’exemple et inciter les gens à reproduire ce modèle. Sachant que les Américains produisent en moyenne plus de 700 kg de déchets / personne / an (alors que les Européens en produisent deux fois moins), je pense que Béa et sa famille illustrent bien la philosophie de Gandhi « Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ».

Le changement ne viendra pas des politiciens ou des Etats, il viendra de nous, les individus…

Est-il possible de vivre en France sans produire de déchets ?

Je me suis posée la question en lisant certains articles sur cette famille franco-américaine. Parce que moi aussi, modestement, j’essaie de réduire les déchets de notre famille mais il y a encore beaucoup de travail à faire…

Déjà, c’est plus facile de suivre le modèle de la famille Johnson quand on vit en Californie. Par exemple sur Paris, je n’ai pas encore vu de poubelles pour les déchets organiques. Et je vois mal tous les étudiants qui vivent dans un 20 mètres carré mettre un lombricomposteur d’appartement chez eux ou sur leur pallier…

De même, nous n’avons pas encore l’équivalent des Whole Foods Market, ces hypermarchés où l’on ne trouve que des produits bio et de nombreux produits en vrac. Pour en avoir visité un sur New York, je peux vous affirmer que ça n’a rien avoir avoir nos petits Biocoop ou La Vie Claire. Vivant à la campagne, je dois faire plus d’une vingtaine de km pour trouver un petit supermarché bio. Et concernant les produits en vrac, il n’y a pas grand chose. Si vous êtes végétariens, pas facile de trouver des légumineuses en vrac, pas beaucoup de choix. Il y a encore des progrès à réaliser. Même chose pour le tofu qui est toujours sous emballage carton et plastique…

Pour les légumes, c’est plus facile. On peut se fournir dans une AMAP ou dans les marchés muni de son panier en osier.

Nous qui bricolons pas mal en ce moment, nous n’arrivons pas à dénicher des vis, des chevilles ou des clous en vrac près de chez nous. Donc, je me retrouve avec des emballages plastiques qui finissent dans la poubelle et qui ne sont pas recyclés / recyclables. Ce sont des petits détails, mais au bout du compte, ce sont ces nombreuses petites choses qui font qu’à la fin de la semaine, notre poubelle de déchets non recyclables se remplit…

Vient ensuite les amis et la famille qui ne partagent pas forcément vos convictions et qui viennent chez vous avec des cadeaux pour les enfants ou pour vous suremballés. Ce n’est pas évident de faire comprendre à votre entourage vos convictions, et surtout de les faire adhérer à vos idées. Je sais de quoi je parle ! J’ai beau demander à ce qu’on achète des jouets d’occasion pour les enfants, ce n’est pas encore compris / appliqué par tout le monde. Faut-il pour autant que je mette mes amis à la porte avec leurs déchets ? Hum, pas si évident que cela… Ça finira dans nos poubelles ou dans les leurs et le problème sera le même au final !

Ce qu’on peut tout de même appliquer chez nous : 

Il y a plein de bonnes idées à piquer chez les Johnson (même sans avoir lu le bouquin que je vais me procurer d’ici peu), pour diminuer nos déchets :

Acheter local, de saison !

Prendre avec soi des contenants lorsque l’on fait ses courses pour les produits qu’on achète en vrac : sacs en tissu, bocaux en verre, sacs cabas de courses pour remplacer les sacs plastiques (toujours d’actualité en France) ou sacs en papier. C’est valable aussi pour le pain, le lait, le fromage.

Evitez les produits emballés / les emballages individuels ! Même dans les produits bio, on trouve des sachets de thé emballés un par un dans un sachet en plastique, quelle horreur… Pour le reste, c’est souvent des produits industriels d’ailleurs, bourrés de colorants et additifs alimentaires. On oublie donc.

Réduire sa consommation : La famille de Béa vit dans une déco minimaliste. Peu d’objet, peu de meubles. Même chose côté vêtements, la garde-robe est allégée. Quelques tenues qui tiennent dans une seule valise (bon c’est vrai qu’en Bourgogne, il nous faut des vêtements chauds et des vêtements légers, ce qui n’est pas forcément le cas à San Francisco…). Mais tout de même, on peut adopter la philosophie du slow wear.

Acheter groupé ou d’occasion : On mutualise ses achats avec les voisins si on en a l’occasion, on écume les brocantes, les marché aux puces et les vide-greniers, on achète ses vêtements, ses livres, les jouets, la vaisselle (etc.) de seconde main. Pas d’emballage, c’est plus écologique (les produits ont un cycle de vie long et on consomme moins d’énergie pour en produire des nouveaux).

On fait soi-même : Ses produits d’entretien, ses produits cosmétiques, les goûters des enfants, les céréales et brioches du matin. Vos poubelles et votre porte-monnaie vous diront merci. Et votre santé aussi !

On s’équipe d’un lombricomposteur, on adopte des poules, on met des bacs de compostage chez soi : Afin que nos déchets organiques (épluchures, coquille d’oeuf, restes de nourriture, feuilles mortes) ne finissent pas dans nos poubelles.

Et vous, que faites-vous pour réduire vos déchets ?

Rêvez-vous de vivre comme la famille de Béa Johnson ?

Marie-France Farré

1 commentaire on «Une vie sans déchets»

  • Je dois avouer que je ne connaissais pas Bea Johnson ni les changements qu’elle a mis en place dans son quotidien. A vous lire, on remarque bien qu’on ne peut pas encore réaliser tout ce qu’elle fait chez nous mais les quelques conseils que vous donnez peuvent déjà permettre de diminuer largement notre consommation de déchets…

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