Une île flottante pour les réfugiés climatiques

L’idée d’une ville flottante qui abriterait 30 000 réfugiés climatiques fait son chemin à Kiribati en Océanie.

Par Pauline Hossin Modifié le 13 novembre 2013 à 14 h 41

L’idée d’une ville flottante qui abriterait 30 000 réfugiés climatiques fait son chemin à Kiribati.

© vincent.callebaut.org

Un pays en sursis

Kiribati fait partie des pays les plus touchés par la montée des eaux. Avec des terres rognées par la mer et des ressources naturelles polluées par les infiltrations d’eau salée, le pays pourrait devenir inhabitable d’ici 2030. Le Gouvernement de Kiribati multiplie les mesures d’adaptation, y compris en achetant du terrain à Fidji pour reloger ses habitants ou en renforçant la formation des jeunes pour leur permettre de trouver plus facilement des emplois à l’étranger. Depuis 2011, l’idée d’une île flottante est venue s’ajouter à ces mesures.

Une idée futuriste en manque de financement

Le président de Kiribati, Anote Tong, a récemment annoncé au Forum des îles du Pacifique qu’une délégation japonaise venait de visiter son pays pour étudier le concept d’une île flottante artificielle et présenter des modèles. L’île serait « comme une sorte de plateforme pétrolière mais qui serait simplement une ville flottante », a précisé le président. "C’est une sorte de vaisseau spatial. Lorsque je l’ai vue, c’était comme de la science fiction. »

Sans bailleur de fonds, le projet, estimé à plusieurs milliards de dollars américains, continue pourtant à appartenir à un avenir incertain et expérimental. Mais « si l’on n’a pas d’option, que faire ? », s’interroge le président. « Si les projections sont correctes, nous devons imaginer des options ». Les pays qui ont besoin d’aide internationale doivent inventer leurs propres solutions puis essayer de les financer, explique Tong qui multiplie les appels à la communauté internationale. « Si l’on continue à [uniquement] parler de cela, nous pourrions ne plus être là la prochaine fois que vous vous asseyez à cette table, parce que nous aurons disparu », a t-il conclu devant les représentants des îles du Pacifique.