Phnom Penh, pour une poignée de dollars. 160 par mois être précis.

Près de 300.000 ouvriers du textile cambodgien, en grève pour obtenir de meilleurs salaires, ont rejoint les rangs des manifestants d’opposition qui réclament le départ du Premier ministre, Hun Sen, et la tenue d’élections législatives. Au cœur des revendications du textile, le passage à un salaire minimal de 160 dollars par mois en 2014.

Par Pauline Hossin Modifié le 9 janvier 2014 à 9 h 36

Près de 300.000 ouvriers du textile cambodgien, en grève pour obtenir de meilleurs salaires, ont rejoint les rangs des manifestants d'opposition qui réclament le départ du Premier ministre, Hun Sen, et la tenue d'élections législatives. Au cœur des revendications du textile, le passage à un salaire minimal de 160 dollars par mois en 2014. Il est jusqu'ici de 80 dollars et le gouvernement a promis cette semaine de le porter à 95 dollars dès avril 2014.

© Vireak Mai

Des dizaines de milliers de travailleurs de l'habillement ont participé au Cambodge en fin décembre à une grève nationale pour exiger du gouvernement qu'il augmente le salaire minimum mensuel à 160 dollars. Le salaire minimum actuel n'est que de 80 dollars et le conseil du travail n'est prêt à accorder qu'une hausse de 15 dollars sur le salaire de base. Un responsable gouvernemental a aussi indiqué aux ouvriers que leur revendication d'un salaire minimum de 160 dollars ne sera satisfaite qu'en 2018.

Le secteur de l'habillement représente 5 milliards de dollars d'exportations au Cambodge et emploie plus de 600.000 travailleurs.

Les ouvriers en grève ont dressé des barrages à Phnom Penh

En plus de leur manifestation devant le Ministère du Travail, les ouvriers en grève ont dressé des barrages à Phnom Penh. Alors que le mouvement continue à prendre de l'ampleur, les usines ont reçu l'ordre de s'arrêter.

Le barrage devant le Ministère du Travail a été maintenu toute la journée par les ouvriers en grève pour une augmentation de salaire.

Un autre barrage, devant la Zone Économique Spéciale de Kambol, à quelque 19 km de Phnom Penh, a été monté par des grévistes après avoir été refoulés par la police anti-émeutes quand ils avaient essayé de pénétrer la Zone. La Zone Économique Spéciale a été bouclée avec une double hauteur de caisses et des clôtures de barbelés.

Les ouvriers en grève ont rejoint les rangs des manifestants d'opposition

Les ouvriers ont eu le soutien du Parti du sauvetage national du Cambodge, dans l'opposition, qui a publié une déclaration en faveur de la revendication d'un salaire minimum de 160 dollars :

Si le salaire minimum n'est pas augmenté à 160 dollars immédiatement, la hausse des prix alimentaires et du coût de la vie rendra impossible aux travailleurs de l'habillement de faire face à leurs besoins élémentaires, et les grèves qui ont récemment engagé le secteur de l'habillement vont continuer.

L'opposition tient des manifestations quotidiennes au Parc de la Liberté à Phnom Penh pour réclamer le renvoi de l'actuel gouvernement, accusé d'avoir manipulé les résultats des élections de cette année. Le Premier Ministre Hun Sen exerce le pouvoir depuis trois décennies bien que son parti ait perdu beaucoup de siège au dernier scrutin parlementaire.

De nombreux grévistes ont rejoint le rassemblement des opposants, ce qui pourrait fragiliser encore plus le gouvernement Hun Sen. Les syndicats ont promis de poursuivre les actions de protestation jusqu'à satisfaction de leur revendication.

Le Centre cambodgien pour les Droits de l'homme est inquiet

Pendant ce temps, les patrons des usines ont mis en garde que la poursuite des grèves va nuire à l’économie locale et à la situation des ouvriers. Ils ont aussi exhorté le gouvernement à adopter une ‘tolérance zéro envers les grèves illégales.’

Un appel critiqué par le Centre cambodgien pour les Droits de l'homme (CCDH), qui s’enquête que telles déclarations appelant à la tolérance zéro envers les grèves illégales ne feront qu'exacerber les problèmes dans le secteur de l'habillement.

D’après le CCDH : « Que la grève soit légale ou pas, une politique de tolérance zéro ne fera qu'ignorer les causes à l'origine du conflit et conduira très probablement à de nouvelles répressions violentes contre les ouvriers et les syndicalistes."

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