2014 : les abeilles se meurent toujours

Par GV Modifié le 5 septembre 2014 à 16 h 04

Le phénomène de disparition des abeilles est un grand sujet d’inquiétude environnemental international. Elle est le plus grand pollinisateur de la planète et depuis quelques années, les êtres humains désemparés constatent leur agonie massive, phénomène qui pourrait bien mettre l’humanité entière en danger. L’année 2014 n’a pas fait exception.

Le bilan de l’année 2014 est plus inquiétant que jamais. Des voix se sont élevées en France pour faire part d’une production de miel au ralenti et d’un taux de mortalité des colonies d’abeilles domestiques anormalement élevé. Si les estimations de la filière sont forcément approximatives, car des centaines voire des milliers de colonies échappent au recensement, il semblerait néanmoins que la production cette année soit près de 4 fois inférieure à celle d’il y a vingt ans.

Pour Philippe Lecompte, apiculteur bio professionnel et Président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles, les causes restent inexpliquées : « Comment, expliquer un tel fiasco alors que la France s'affiche vertueuse en matière de réduction des produits phytosanitaires, qu'elle s'est dotée d'un institut technique apicole et qu'elle développe depuis un an le PDDA (Plan de Développement Durable de l'Apiculture) ? »

La Commission européenne et du Ministère de l’Agriculture a en effet décidé de supprimer de nombreux produits phytosanitaires, mais les autorités, focalisées sur le facteur pesticide, ont négligé le volet sanitaire. Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles a appelé les pouvoirs publics à s’inspirer des modèles qui fonctionnent à l’étranger. La Roumanie a par exemple vu sa production doubler en 10 ans.

« Les ministères de l'Agriculture et de l'Écologie sont toujours d'accord lorsque nous leur demandons de développer cette biodiversité fonctionnelle indispensable pour maintenir un cheptel apicole en bonne santé et assurer une production de miel de qualité et en quantité. Mais la traduction en actes est malheureusement quasi inexistante » s'inquiète Philippe Lecompte.

Qu’il s’agisse du virus de la paralysie chronique des abeilles (CBPV : Chronic Bee Paralysis Virus) dite « maladie noire », capable de décimer des colonies entières, ou du Nosema ceranae, autre virus aussi dangereux que le CBPV, ou encore du Varroa tout droit venu de Chine, aussi surnommé « l’ennemi numéro 1 des abeilles », les menaces létales ne manquent pas, et il est temps d’apporter les moyens techniques et financiers qui seuls pourront les éradiquer.

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