Le braconnage se fait de plus en plus menaçant

Par GV Modifié le 31 mars 2015 à 14 h 53

Le Botswana était l’hôte de la deuxième conférence mondiale sur le trafic d’espèces protégées qui se tenait mercredi 25 mars à Kasane. Le Botswana fait aujourd’hui figure d'exception en Afrique : alors que le braconnage des troupeaux d’éléphants décime le continent, leur nombre a triplé en trois décennies dans ce pays enclavé d’Afrique australe.  

Un niveau sans précédent

« Le braconnage et le commerce despèces protégées a atteint des niveaux sans précédent. Il est clair que si nous ne mettons pas en place une action décisive pour combattre le trafic de ces animaux sauvages, la capacité de nombreuses espèces emblématiques à survivre sera gravement compromise, leur extinction de notre vivant va devenir une réelle possibilité. » a expliqué Seretse Ian Khama, le président botswanais en ouverture de ce sommet.

L’éléphant n'est pas le seul menacé par le braconnage. Les rhinocéros et les tigres sont aussi dans le viseur des braconniers. L’animal le plus traqué au monde est un petit mammifère au corps presque entièrement recouvert d’écailles : le pangolin.

En termes de chiffres, le commerce illégal d’animaux sauvages et de bois précieux pèse pas moins de dix milliards de dollars chaque année, de quoi motiver des braconniers toujours à la recherche du moindre profit. « Ce trafic sert aussi à financer dautres crimes comme le terrorisme, lachat darmes et le commerce de drogue, et il met à mal lEtat de droit en alimentant la corruption » a rappelé le chef d’Etat botswanais.

L’éléphant, emblème des ravages du braconnage

Revenons sur la situation des éléphants car elle est vraiment représentative de ce qui se passe en Afrique. En 2013, il restait 470 000 éléphants à l’état sauvage sur tout le continent africain alors qu’ils étaient 550 000 en 2006… Selon les chiffres présentés à la conférence de Kasane, entre 20 000 et 30 000 individus sont tués chaque année et le taux de mortalité surpasse désormais le taux de natalité pour cet animal qui ne peut avoir qu’un petit à la fois, au terme d’une gestation de vingt et un mois.

Ce sont dans les pays d’Afrique de l’Est comme le Kenya et la Tanzanie que le déclin se fait le plus sentir. Au Botswana on peut observer pas moins de 140 000 éléphants, soit près d’un tiers de la population du continent africain ! Cela s’explique d’une manière très simple, le pays n’étant pas touché par le braconnage il est devenu une terre d’accueil pour ces animaux très intelligents qui se déplacent vers les endroits ou ils se savent en sécurité.

Mais comment le Botswana a réussi à ne pas être touché par le braconnage ? En accordant de réels moyens à la lutte anti-braconnage. Le pays n’a pas seulement mobilisé les rangers des parcs nationaux mais aussi l’armée, la police et les services de renseignements.  Le gouvernement botswanais fait aussi régulièrement appel à des experts étrangers pour accroître ses compétences. De plus, c’est le pays le moins corrompu d’Afrique ce qui empêche les braconniers d’avoir des relais au sein des autorités.

La lutte contre le braconnage est donc possible, si l’on s’en donne les moyens. Le problème c’est que les pays décimés par cette pratique manquent souvent de ressources pour devoir la combattre. La corruption est parfois profondément installée au sein des leurs instances politiques. Il revient à la communauté internationale d’aider les pays qui en ont besoin pour que toutes ces espèces ne soient pas seulement visibles dans des parcs zoologiques.

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