Autoconsommation photovoltaïque séduit les Français

Par GV Modifié le 24 avril 2017 à 13 h 10

D’après un sondage Opinionway, 47 % des Français sont prêts à investir dans l’autoconsommation photovoltaïque, une pratique qui se démocratise de plus en plus. Si la technologie est aujourd’hui beaucoup plus abordable qu’il y a dix ans, il reste pourtant certains freins inhérents à la nature de l’énergie solaire, comme son stockage par exemple. Afin de les atténuer, Enedis vient d’annoncer la mise à disposition anticipée de son nouveau compteur communicant, Linky, pour les auto-consommateurs.

Un meilleur rapport qualité prix du Photovoltaïque

Alors que le prix de l’électricité ne cesse d’augmenter en France, le coût de production de l’électricité photovoltaïque décroit rapidement ces dernières années. C’est la conclusion à laquelle sont arrivés dès 2014 le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et sa branche photovoltaïque, le Groupement français des professionnels du solaire photovoltaïque (SOLER). En effet, d’après la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le prix de l’électricité a augmenté de 5 % en 2013 par rapport à 2012, 2 % en 2012, 1,7 % en 2011 et 3 % en 2010. De leur côté, les prix des équipements solaires (panneaux PV et micro-onduleurs) affichent une baisse de 50 % entre 2003 et 2013. Pour la CRE, l’autoconsommation est ainsi « naturellement » amenée à se développer à mesure que les prix de l’électricité augmentent.

Les avantages de l’autoconsommation solaire

Et le temps a donné raison à ceux qui, comme la CRE et le SER-SOLER, tablaient sur un développement de l’autoconsommation. Alors que certaines estimations prévoient une augmentation des prix de vente de l’électricité – pouvant atteindre 30 % d’ici 2017 –, le coût de production des panneaux photovoltaïques continue de baisser.

Le résidentiel n’est pas le seul concerné, plusieurs expériences dans le tertiaire ayant également été couronnées de succès. Ainsi, le centre commercial Leclerc de Langon (Gironde) sera en mesure de produire 12 % de son électricité grâce à la construction de 1 600 panneaux photovoltaïques (d’origine européenne et 100 % recyclables) sur son parking. Cette centrale photovoltaïque produira annuellement 450 000 kWh d’électricité, soit la consommation annuelle de 100 foyers, et permettra d’économiser 20 % sur la facture d’électricité.

Selon un sondage réalisé par Opinionway à la demande du syndicat Enerplan, 47 % des Français sont prêts à investir dans l’autoconsommation solaire. De leur côté, 62 % des adhérents de l’Association technique du commerce et de la distribution (PERIFEM) sont tentés par l’aventure. Ce qui pourrait leur permettre de dégager un peu de marge pour investir sur les marchés financiers.
Parmi eux, 39 % sont même prêts à se lancer dans les deux prochaines années et ont déjà estimé le potentiel de leur magasin. Leur optimisme s’ajoute notamment à celui du Groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque (GPPEP), pour qui les bénéfices de l’autoconsommation sont nombreux.
Elle réduit la charge du réseau en puissance, permet une meilleure pénétration des énergies renouvelables au plus près des lieux de consommation, incite à la mise en place de moyens de stockage de moyenne capacité, amène les personnes à la prise de conscience sur l’importance de maîtriser la demande d’énergie et contribue à créer des emplois.

Le compteur Linky pour maîtriser sa consommation d’électricité

Problème, pour le GPPEP, les surplus lors de la pointe de production pourraient nuire à l’amortissement du matériel, en contraignant les consommateurs à investir dans un second compteur électrique. En effet, les particuliers ou professionnels sont dans l’obligation, soit d’autoconsommer la totalité de leur production sans aucune injection dans le réseau, soit d’injecter le surplus pour le vendre. Dans le premier cas, la puissance de l’équipement doit être limitée par un dispositif de bridage. Dans le second, le producteur-consommateur doit installer, à sa charge, un second compteur pour comptabiliser les kWh injectés sur le réseau.

Mais là aussi, une solution technique inattendue devrait rassurer les producteurs. Le gestionnaire de réseau de distribution d’électricité, Enedis, a annoncé jeudi 12 mai dernier la mise à disposition anticipée, pour les auto-consommateurs, du nouveau compteur communicant Linky à partir de janvier 2017. Réclamée par le SER, cette disposition permettra de compter les kWh, qu’ils soient soutirés du réseau ou injectés, et d’éviter ainsi le coût d’un second compteur. Voilà qui devrait lever un frein économique majeur au développement de l’autoconsommation solaire dans les secteurs résidentiel et petit professionnel, tout en donnant à chaque citoyen la possibilité de contribuer à la transition énergétique, en participant activement au développement du photovoltaïque.

Pour rappel, Enedis, qui a commencé à installer son nouveau compteur Linky en décembre 2015, a vocation à équiper quelque 3 millions de foyers d’ici la fin de l’année – et 35 millions jusqu’en 2021. En plus d’inciter les abonnés à vérifier leur niveau de consommation d’électricité en temps réel – leur permettant de réaliser des économies -, l’un des avantages majeurs du boitier est de faciliter l’injection des énergies renouvelables dans le circuit électrique classique.

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