Bagnolet : des chèvres en ville, un petit paradis menacé

Par La Redaction Modifié le 21 juillet 2016 à 11 h 32

Des moutons au milieu du béton ? Un troupeau de chèvres arpentant les rues de Paris et de Bagnolet, des légumes en bas des immeubles, des ateliers manuels avec les jeunes du quartier. Ce sont quelques activités proposées par l'association Sors de Terre, menacée par une opération de rénovation urbaine.

Aux Malassis, à Bagnolet, l'association Sors de Terre existe depuis 2008. Au commencement, Gilles y jardinait avec les enfants. Puis deux brebis et une chèvre sont arrivées. Aujourd'hui les activités se sont développées. L'association compte 25 personnes et quatre fois plus de pattes. Ces bêtes vivent dans une bergerie construite sur un terrain clos à l'abandon.

Gilles rêvait d'avoir des chèvres en ville et son rêve est devenu réalité. Il promène ses chèvres pour les nourrir dans les allées et les friches des environs. Les habitants y sont habitués et c'est devenu un lieu de partage, d'échange et de rencontres.

Les habitants viennent également acheter un litre de lait, ou les œufs des poules qui se baladent au milieu des chèvres, on trouve également un potager.

Un lieu éducatif

Plusieurs fois par semaine, des ateliers sont organisés sur place, avec des structures éducatives et médico-pédagogiques. Les ateliers se déplacent également au sein des collèges de quartiers. Ici l'objectif est de transformer les locaux avec les élèves volontaires, au fur et à mesure des ateliers, par l'ajout de plus de végétal, de bois et de peinture. C'est Ayda plasticienne qui pendant 3 ans a coloré la vie de l'association.

L'objectif est également de sensibiliser les jeunes comme le reste de la population à la nature, l'écologie, les moyens simples pour mieux se comporter avec son environnement. L'association s'occupe également d'entretenir, d'embellir et de rendre accessibles d'autres espaces verts à l'abandon, à Bobigny notamment.

La bergerie menacée

En 2014, la bergerie avait déjà été menacée : le maire avait donné 3 semaines à l'association pour quitter les lieux. C'était sans compter sur la mobilisation des habitants qui ont empêché cela. Selon Gilles, l'idée est de s'installer dans des endroits avec l'accord de tous les habitants des alentours. En obtenant leur soutien et leur accord, il possède un véritable pouvoir politique.

La nouvelle opération de rénovation urbaine du quartier des Malassis à Bagnolet est en cours et la bergerie actuelle doit disparaître en 2018. Les habitants sont prêts à s'engager pour qu'elle reste en place et qu'elle ne change pas de lieu. Une pétition a déjà été mise en place à la suite de discussions décevantes avec le maire. Selon Gilles, si la ville s'occupe du quartier, elle doit tout aussi bien s'occuper de l'association et des habitants car ils font partie du quartier. Selon lui, tout le monde a besoin d'espoir et la bergerie dans sa forme et son fonctionnement, est messagère d'espoir.

Aucun commentaire à «Bagnolet : des chèvres en ville, un petit paradis menacé»

Laisser un commentaire

* Champs requis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.