Après Tokyo et Chicago, c’est au tour de Buenos Aires de développer des espaces verts au sommet de ses immeubles. L’objectif : rafraîchir la ville et lutter contre le réchauffement climatique …
À la conquête du désert urbain !
Après Tokyo et Chicago, c’est au tour de Buenos Aires de développer des espaces verts au sommet de ses immeubles. L’objectif : rafraîchir la ville et lutter contre le réchauffement climatique. Les premières toitures végétalisées verront le jour en haut des édifices publics.
Destinées à rendre plus supportables les chaleurs estivales des centres-villes, et, plus généralement, à améliorer la qualité de vie dans les métropoles, les terrasses végétales fleurissent un peu partout sur la planète. Afin d’encourager leur développement dans la capitale argentine, l’agence de protection environnementale de la ville de Buenos Aires a lancé un concours baptisé 'La conquête du désert urbain', qui a permis aux cabinets d’architectes de présenter divers projets d’aménagement des toits de la métropole.
Grâce à cette initiative, le centre communal du quartier de Recoleta deviendra le premier bâtiment 'végétalisé' de la ville. Pour gagner encore en efficacité, un système de récupération de l’eau provenant des climatiseurs permet d’arroser les plantes.
Selon l’architecte Jorge Leder, la ville présente un potentiel important, avec près de 130 000 bâtiments dont les terrasses sont inutilisées et qui jouissent de conditions d’ensoleillement favorables. Ces nouveaux concepts de toiture offrent de nombreux avantages :
- Un ralentissement de l’écoulement des eaux de pluie, qui permet de soulager le réseau et d’éviter la saturation des stations d’épuration ;
- Une économie d’énergie, grâce à une meilleure isolation thermique ;
- Une plus grande durée de vie des imperméabilisants des toits ;
- Une amélioration de la qualité de l’air ;
- Une réduction de la température ambiante, en évitant l’effet 'd’îlots de chaleur urbain' ;
- La création de puits de carbone (les plantes stockent le CO2).
S’inspirant de modèles appliqués dans d’autres grandes villes du monde, un député de la ville de Buenos Aires propose de modifier le Code de la construction pour intégrer les toits verts aux futurs édifices. Le projet prévoit également d’encourager les propriétaires à adopter les toitures végétales grâce à des exonérations d’impôts, afin de compenser le surcoût engendré par leur mise en œuvre.
Près de 15 millions de m² ont déjà été végétalisés en Allemagne, 300 000 en Grande Bretagne, et 233 000 aux États-Unis. À Toronto, au Canada, tous les édifices dont la surface est supérieure à 2000 m² doivent comporter entre 20 et 60% de toits verts, une mesure similaire à celle mise en place dans la ville de Tokyo. Pour l’instant, Buenos Aires n’offre que 2m² de verdure à chacun de ses habitants, alors que l’OMS, recommande de disposer de 10 m² d’espaces verts par personne.