Il y a quelques mois, Anna Rath fondait NexSteppe. Un nouveau concurrent bioénergétique à son ancien employeur Ceres Inc était né. Le risque de passer d’un poste de vice-présidente dans une entreprise affirmée à celui de PDG d’une start-up avec. Insouciance ou assurance?
Anna Rath, le goût de l’indépendance (NexSteppe)
Licence en Biologie, Master en Génétique humaine et doctorat professionnel en Droit. Forte de son bagage intellectuel et de sa dizaine d’années d’expérience à des postes à haute responsabilité, Anna Rath fonde NexSteppe il y a tout juste 11 mois. Elle entre alors en concurrence avec son ancien employeur, Ceres Inc, une entreprise en bioénergétique. Insouciance ou assurance?
Les activités de NexSteppe ne sont pas encore très concrètes. La start-up, crée en octobre 2010, termine actuellement sa phase de développement. Sa fondatrice, quant à elle, est une figure reconnue du secteur de la biotechnologie. Anna Rath le doit certainement à ses 6 années passées chez Ceres Inc, un leader dans le domaine.
En tant que directrice, de 2004 à 2007, puis vice-présidente chargée du développement commercial, l’ancienne étudiante de Yale et de Harvard fait passer son entreprise dans une nouvelle dimension. Son rôle est de superviser les partenariats stratégiques et les activités de commercialisation des produits liés à leurs semences californiennes.
Une biotechnologie maitrisée
En effet, Ceres Inc développe et vend des végétaux non alimentaires, à faible empreinte carbone. Ceux-ci étant destinés aux marchés des biocarburants et de la bioélectricité. On parle de "champs d’énergie", au sens agricole du terme. Une entreprise qui peut donc faire valoir trois atouts non négligeables dans le sens du développement durable : plus d’offres de carburant et d’électricité sur le marché de l’énergie, une nouvelle opportunité pour les agriculteurs, et le respect de l’environnement. Des valeurs qui plaisent à l'actuelle présidente de NexSteppe :
Cela est très gratifiant de travailler dans une industrie qui a le potentiel d'améliorer le monde radicalement.
Une recette qui marche, et que maitrise parfaitement Anna Rath. D’où sa volonté d’indépendance il y a quelques mois, et la création de NexSteppe. Concrètement cependant, la communication de la start-up de Malibu consiste pour le moment en un simple logo et une adresse e-mail sur une page web réservée. Sa présidente se veut discrète, dans un milieu de plus en plus concurrentiel :
L'entreprise n'a pas encore rendu publiques ses activités. Tout ce que je peux dire pour le moment est que NexSteppe est un fournisseur de solutions fiables, évolutives, et rentables, de matières premières pour les industries bioénergétiques et leurs dérivés. Des informations supplémentaires sont à venir dans les prochains mois.
Cependant, n’y voyez pas le signe de difficultés. Sa PDG-fondatrice ne chôme pas et a réussi à rafler en mars dernier 60% d’une offre d’investissements privés. Soit un peu plus de 3 millions de dollars (environ 2 millions d’euros). C’est dire si la confiance en la réussite de NexSteppe est grande dans les milieux financiers californiens.
Experte reconnue
Plus précisément, le succès de NexSteppe est en grande partie dû à la solide réputation d’Anna Rath. En tant qu’experte des plantations bioénergétiques et de l’approvisionnement en matières premières, l’ex vice-présidente de Ceres Inc livre nombre de comptes-rendus au comité sur l’Énergie, les Sciences et les Technologies du Sénat américain. Un comité influent qui chapeaute la législation sur la production d’énergie renouvelable aux États-Unis.
Avant de côtoyer les sénateurs, Anna Rath a débuté sa carrière en tant que consultante chez McKinsey & Cie. Le cabinet de conseil auprès des directions générales n’est plus à présenter. Considéré comme l’un des meilleurs au monde dans son domaine, Mc Kinsey& Cie a compté dans ses rangs une quinzaine d’actuels PDG de multinationales cotées à plus de 2 milliards de dollars. Anna Rath n’en est pas encore là, mais on a hâte de découvrir la prochaine étape de NexSteppe.
Voir aussi :
Le secteur des énergies propres est l’un des plus dynamiques au monde. Big-bang technologique, start-ups à succès, concurrence acharnée, et des milliards d’euros d’investissements… Mais comme le secteur des énergies fossiles, il reste encore un milieu très masculin aux USA avec une sous-représentation flagrante de la gente féminine. Des femmes tentent de s’imposer et d’apporter leur pierre à l’édifice… avec succès !
Christina Lampe-Önnerud, la reine Li-ion ( Boston-Power )
Les batteries lithium-ion sont partout. Mais les connaissons-nous vraiment? Christina Lampe-Önnerud, docteur en chimie inorganique, leur consacre tout son savoir. Présidente-fondatrice de Boston-Power, elle s’évertue à donner plus d’efficacité et de durabilité à ces indispensables artefacts modernes.
Beth Comstock, une nouvelle ère pour General Electric
Beth Comstock est la Directrice Marketing Groupe de General Electric (GE), la mythique entreprise américaine fondée en 1892 par Thomas Edison. Elle est responsable de l’opération Ecomagination, campagne lancée en 2005 pour encourager la réduction des impacts environnementaux des activités de GE.
Rebecca McDonald, vétérane innovante (Laurus Energy)
Dans notre top 15 des femmes les plus en vue du secteur greentech américain, Rebecca McDonald est, à 59 ans, notre doyenne. Certainement la plus expérimentée donc mais pas en manque d’idées novatrices. Même si, en tant que présidente chez Laurus Energy, elle a choisi de faire du neuf avec du fossile.
Marianne Wu, la pieuvre financière
Partner du fonds d’investissement Mohr Davidow Ventures, Marianne Wu investit des millions de dollars dans les greentechs que les marchés des énergies solaire et hydraulique. Un choix judicieux qui reflète sa longue expérience à la fois technique et financière.
...
Cathy Zoï, “Yes she can!” (Silver Lake Kraftwerk)
Cathy Zoï a connu l’euphorie du début du règne Obama aux États-Unis, où tout était possible. La question environnementale notamment devait y prendre tout son sens. Mais lasse des polémiques politiciennes, elle a préféré retourner aux affaires privées où les moyens d’agir sont concrets.
...
Laura Ipsen, la solution au casse-tête des smart grid? (Cisco)
Créer l’écosystème énergétique du 21ème siècle, telle est la mission d’une des vice-présidentes de la multinationale américaine Cisco, Laura Ipsen. Pour résoudre cet ardu puzzle du meilleur réseau de distribution d’électricité (smart grid) possible, elle dispose de moyens quasi-illimités.
Eugenia Corrales, illuminée par le soleil (Nanosolar)
Diplômée de l’université de Stanford, Eugenia Corrales a connu une carrière très riche dans de grandes entreprises comme Hewlett-Packard (HP) ou Cisco. Mais désireuse de mettre son savoir-faire au service de la société, elle change de cap en 2006, misant tout sur l’énergie solaire.
...
Martha Wyrsch, du vent dans le gaz (Vestas Americas)
Martha Wyrsch a la tête en l’air, mais pas dans les nuages. Présidente de Vestas Americas depuis 2009, après une carrière dans le secteur du gaz naturel, elle supervise 50 installations d’éoliennes en Amérique du Nord pour le compte du plus grand producteur mondial en la matière, le danois Vestas.
K’Lynne Johnson, de la pétrochimie à la chimie verte (Elevance Renewable Sciences)
Un prénom de chanteuse de R’n’B, mais l’énergie d’un guitariste de heavy metal. En tant que PDG d’Elevance Renewable Sciences depuis 2005, K’Lynne Johnson a tourné le dos à une longue carrière dans la pétrochimie pour se consacrer à son alternative verte.
Denise Bode, le vent en poupe (American Wind Energy Association)
Denise Bode est considérée comme l’une des meilleures expertes américaines en politique énergétique nationale et en infrastructures. Après avoir assuré la promotion du pétrole au début de sa carrière, puis du gaz naturel, elle a choisi de tout donner à l’éolien depuis deux ans.
Lynn Jurich, à la vitesse de la lumière (SunRun)
Nombre de consommateurs éco-conscients sont séduits par l’idée de l’énergie solaire, mais la trouvent trop chère. Lynn Jurich, 32 ans, a co-fondé SunRun, avant même la fin de ses études, pour justement les aider sur le plan financier.
...
Ann Marie Sastry, au coeur de l’automobile (Sakti3)
Sakti3 est un fabricant de batteries lithium-ion pour véhicules extrêmement prometteur. Ses valeurs : innovation et efficacité. Et son véritable moteur, sa source d’impulsion : Ann Marie Sastry, fondatrice, PDG, et… docteur en mécanique bien sur !
...
Vanessa Green, le concentré d’énergie (OnChip Power)
Vanessa Green porte bien son nom. La benjamine (28 ans) de notre top 15 des femmes du secteur Green Tech aux États-Unis semble être une écologiste dans l’âme. Elle met toute son énergie au développement de composants électroniques miniaturisés destinés à booster le marché des LEDs, entre autres.
Nancy Floyd, pionnière et visionnaire (Nth Power)
Depuis sa création par Nancy Floyd en 1993, la société d'investissements Nth Power a aidé au développement de nombreuses start-up à succès dans le domaine du développement durable. Une énième réussite pour sa fondatrice, véritable visionnaire pour le bien de l’environnement.