La société de Cupertino a été accusée à plusieurs reprises par des ONG chinoises de faire appel à des sous-traitants peu scrupuleux pour monter ses produits. Auparavant, jamais la firme à la pomme ne s’était décidée à engager le dialogue. Elle l’a fait pour la première fois la semaine dernière.
Apple rencontre enfin les ONG qui l’accusent
La société de Cupertino a été accusée à plusieurs reprises par des ONG chinoises de faire appel à des sous-traitants peu scrupuleux pour monter ses produits. Auparavant, jamais la firme à la pomme ne s’était décidée à engager le dialogue. Elle l’a fait pour la première fois la semaine dernière.
Les ONG ont en août dernier accusé Apple de sous-traiter la fabrication de l’iPhone à des usines polluantes. 27 de ces sous-traitants supposés seraient à l’origine de graves problèmes de pollution. Les organisations se scandalisent et l’opinion commence à réagir à l’arrogance de l’entreprise américaine, qui s’est contentée de nier et d’assurer que ses sous-traitants étaient sélectionnés avec le plus grand soin et des standards élevés en matière de protection de l’environnement.
Mais les choses ont changé quand des responsables d’Apple ont rencontré un groupe de représentants des ONG accusatrices. Si la marque à la pomme n’a pas souhaité faire de commentaires sur cette rencontre révélée par Ma Jun, directeur de l’Institut des affaires publiques et environnementales (IPE), les participants côté ONG se sont réjouis du changement de ton.
Apple a en effet confirmé que 15 de ses fournisseurs chinois étaient sous le coup d’une enquête interne pour violation des engagements en matière de rejets de métaux lourds et autres polluants. Cependant, la société californienne a refusé de révéler l’identité de ces sous-traitants, avançant le secret industriel.
Vers plus d'autocritique?
Les ONG ont accueilli le changement d’attitude avec soulagement et espèrent que l’industrie électronique va profiter de la démarche d’Apple pour commencer à faire son autocritique. En effet, les forums chinois regorgent d’informations sur des enfants victimes de malformations ou des cas de cancers concentrés autour d’usines de fabrication de composants électroniques. La folie de consommation mondiale d’objets qui, inexistants il y a quelques années, sont devenus "indispensables", ne se fait pas de manière neutre pour la nature et la santé publique en Asie.
Mais en attendant, l’iPhone se vend toujours aussi bien. Les queues dans les Apple Store de Pékin, Shanghai et Hong Kong s’accompagnent de listes d’attente chez China Unicom, l’opérateur désigné pour vendre le téléphone sur le continent chinois. Et Guo Taiming, le PDG de Foxconn, l’un des principaux fabricants de l’iPhone, a déclaré ne pas l’utiliser : "avec des files d’attente pareilles, ce serait vraiment du gâchis d’en avoir un pour moi…" Pollution ou pas, les chinois restent des grands fans d’Apple…