Une maison expérimentale réunissant ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en Argentine en termes d’efficacité énergétique pour l’habitat a été inaugurée dans la commune de Tortuguitas, près de Buenos Aires. Ses constructeurs espèrent promouvoir les techniques et les matériaux …
un concentré de technologies vertes pour la construction
Une maison expérimentale réunissant ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en Argentine en termes d’efficacité énergétique pour l’habitat a été inaugurée dans la commune de Tortuguitas, près de Buenos Aires. Ses constructeurs espèrent promouvoir les techniques et les matériaux employés auprès des architectes, des professionnels du bâtiment et des particuliers.
Bien différente des maisons bioclimatiques construites en Europe, car adaptée à un climat plus chaud et aux ressources locales, la Casa E (Maison É) est intégralement bâtie dans une optique de réduction de l’impact environnemental, tant au niveau de la construction et du choix des matériaux que de la consommation énergétique que génère son utilisation.
Selon ses concepteurs, La Casa E pourrait ainsi économiser jusqu’à 70% de l’énergie nécessaire au fonctionnement d’une construction équivalente bâtie de manière traditionnelle.
L’isolation des murs est faite par l’extérieur afin de maximiser son efficacité. Les fenêtres possèdent toutes un double ou triple vitrage. Le chauffage se fait grâce à des panneaux solaires thermiques qui font circuler de l’eau chaude dans une dalle chauffante.
L’eau est également gérée de manière optimale. Lorsqu’il pleut, les eaux qui ruissellent à la surface du terrain sont acheminées vers une citerne souterraine, qui sert à alimenter les toilettes et l’arrosage. Quant aux WC, ils permettent de séparer les solides des liquides, afin de minimiser la production d’eaux usées et de faciliter leur traitement.
Pablo Azqueta, l’architecte responsable du projet, souligne que l’application de ces nouvelles technologies n’a rien d’utopique, puisque les investissements qu’elles impliquent représentent à peine entre 3 et 5 % du coût total de la construction, et que le temps du chantier reste le même que pour une maison traditionnelle.
Ce prototype a été réalisé par BASF, qui a investi pour cela un peu plus d’un million d’euros. L’entreprise cherche ainsi à développer et à promouvoir ses solutions pour le secteur de la construction durable.
Mais si les matériaux et les techniques sont déjà disponibles, la demande en revanche a bien du mal à décoller. Les Argentins, peut-être en raison du faible coût des combustibles fossiles au niveau national, tardent à prendre conscience des enjeux de l’efficacité énergétique.
Pour y remédier, les créateurs de ce modèle expérimental comptent l’utiliser comme maison témoin dans le cadre d’un partenariat avec des professionnels de l’INTI (l’Institut National de Technologie Industrielle), afin notamment d’en faire un centre de test des nouvelles technologies et un espace d’information destiné aux architectes, aux entreprises de construction et au grand public.
L’entreprise table sur une augmentation importante de la demande énergétique au niveau mondial au cours des prochaines décennies, et compte bien d’ici là devenir un acteur majeur du secteur des matériaux durables en Argentine.