Au Centre artistique de Storm King de New York, un groupe d'artistes s'est réuni pour présenter des œuvres qui couvrent un problème grandissant et souvent ignoré.
Il convenait de considérer le sujet de l'exposition, « artistes sur le changement climatique », qui présente plus d'une douzaine d'artistes qui exploitent le changement climatique « et, espérons-le, agir pour freiner ses avancées », explique la commissaire, Nora Lawrence.
"Nous sommes l'astéroïde"
Bien que l’initiative environnementale du Centre artistique de Storm King existe depuis 1960, cette exposition est aussi opportune que jamais, compte tenu de l'état actuel du monde : températures en hausse, fonte de la glace arctique et pollution de l'air affectant des millions de personnes dans le monde.
« Je pense que c'est toujours urgent, mais nous observons les effets du changement climatique sur notre propre site depuis des années», explique Nora Lawrence. « Nous avons également constaté la manière dont les artistes traitaient ces problèmes dans leurs œuvres, alors cette exposition nous semblait logique. »
Au lieu de déployer des statistiques terrifiantes, des pancartes de protestation et des arguments scientifiques, cette exposition adopte une approche différente de l'activisme. « Ce que j'ai vu, c'est que les artistes sont capables de toucher les gens d'une manière différente », ajoute la commissaire. « Les artistes peuvent pointer du doigt un sujet qui va demander aux gens de considérer leur environnement d’un nouvel œil. »
Le point culminant de l’exposition est certainement le travail de l'artiste new-yorkais Justin Brice Guariglia, qui à travers un panneau de message d’information d'autoroute à LED solaire qui dit « We Are the Asteroid » (Nous sommes l’astéroïde). C'est une phrase de l'éco-philosophe Timothy Morton, qui rappelle l'effet de l’homme sur la planète.
« Il s'agit d'attirer l'attention sur le problème sous un autre angle, de se demander ce que les hommes font pour provoquer le changement climatique », explique Nora Lawrence. « Quand nous pensons à des astéroïdes, nous pensons à un impact qui va condamner la terre. Justin Brice Guariglia nous rappelle que cela vient en réalité de notre propre activité humaine sur notre planète. »
Une autre pièce que l’on doit au groupe protestataire d’art « Dear Climate » (Cher climat), qui a créé 20 bannières autour du site. Ils l’ont appelé l’« Assemblée générale » et ont façonné les drapeaux de la même manière que celui des drapeaux du monde représenté à l'extérieur du siège des Nations Unies à New York.
Faire réfléchir à la question du changement climatique
L’un des drapeaux dit « Dites bonjour aux ouragans », tandis que sur d'autres on peut lire « Regardez les niveaux de la mer », « Donnez-moi du luxe ou donnez-moi du souffle» ou encore « Faites attention à vos plantes».
« Ils sont censés être à la fois sérieux et drôles, mais doivent par ailleurs faire réfléchir les gens à la question », explique Nora Lawrence. « La plupart des œuvres sont téléchargeables sur leur site web, de sorte qu'ils peuvent être visibles à plus grande échelle ».
L'exposition n'est pas nécessairement didactique ; elle est destinée à offrir une variété d'opinions et de perspectives. « Le changement climatique ne s’envisage pas une seule façon de regarder le monde. Nous voulions regarder le changement climatique comme un « syndrome » avec différentes analyses, parce que tous les artistes ne l'abordent pas sous le même angle ».
L'exposition ne consiste pas seulement à réfléchir sur le changement climatique, mais aussi à considérer nos actions. « Il s’agit de mettre en perspective de nouvelles façons de penser à notre environnement et au changement climatique et à notre propre place dans tout cela», a déclaré Nora Lawrence. « L'art nous demande de changer la façon dont nous regardons le monde et quelles sont nos responsabilités ».