Avec 33 villes de plus de 500 000 habitants saturées par les rejets des automobiles, la qualité de l’air est devenue un enjeu sanitaire majeur pour le pays. Les enfants sont les plus vulnérables et accumulent des problèmes respiratoires aux conséquences souvent fatales.
Au Mexique, la pollution atmosphérique tue 40 personnes par jour
Avec 33 villes de plus de 500 000 habitants saturées par les rejets des automobiles, la qualité de l’air est devenue un enjeu sanitaire majeur pour le pays. Les enfants sont les plus vulnérables et accumulent des problèmes respiratoires aux conséquences souvent fatales.
Des normes trop laxistes
Ozone, dioxyde d’azote, monoxyde de carbone et dioxyde de soufre comptent parmi les principaux polluants rejetés par les moteurs à explosion. Malgré leur dangerosité, ces substances bénéficient d’un « traitement de faveur » au Mexique, où les taux maximum autorisés sont supérieurs de 160 % aux recommandations fixées par l’OMS.
La situation provoque la colère de diverses associations civiles, qui ont décidé de dénoncer le laxisme des politiques de contrôle de qualité de l'air à travers une campagne choc.
Sur les abribus de la capitale, où la pollution atmosphérique atteint des niveaux record, une centaine d’affiches illustrent désormais de manière détaillée les pathologies liées à l’inhalation chronique de rejets gazeux. Un message repris par plusieurs manifestants qui n’ont pas hésité à se déshabiller et à recourir au body-painting pour représenter les maladies provoquées par la mauvaise qualité de l’air.
La pollution tue surtout les enfants
Selon Alan Jiménez, du Réseau des droits de l’Enfant, le pourcentage d’insuffisance de poids à la naissance a grimpé de 50 % dans le pays au cours des dix dernières années. La ville de México et ses environs font partie des zones les plus gravement touchées.
Les plus jeunes sont les plus affectés par la pollution : six enfants sur dix décédant d’une crise d’asthme ont moins de cinq ans, et 90 % des infections respiratoires aigües surviennent chez des enfants âgés de 0 à 4 ans.
L’automobile, au cœur du problème
Les organismes de contrôle ne disposent de données détaillées que pour la capitale, où la qualité de l’air a été jugée satisfaisante seulement 18 jours au cours de l’année 2012, et 5 jours en 2011.
Dans le reste du pays, on estime que 32 villes de plus de 500 000 habitants partagent les mêmes problèmes de pollution atmosphérique, principalement à cause des rejets des transports automobiles.
À travers la campagne de sensibilisation menée dans la ville de México, les ONG exigent une révision rapide des normes de qualité environnementale et une harmonisation de la loi mexicaine avec les recommandations de l’OMS.
Au total, 14 700 Mexicains perdent la vie chaque année en raison de la mauvaise qualité de l’air qu’ils respirent.