Banquise arctique : un record de baisse

Jamais auparavant, à cette période de l’année, le détroit d’Hudson n’avait été aussi dégarni de glace. Ce phénomène marque un nouveau record de baisse pour la superficie de la banquise arctique, signalant une détérioration continue et préoccupante de cet écosystème vital.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 7 janvier 2025 à 15 h 51
Banquise arctique : un record de baisse

Un phénomène alarmant

En ce début d'année, les observations sont sans précédent : l'est de la baie d'Hudson reste dépourvu de glace, phénomène inhabituel et révélateur du malaise grandissant de la banquise arctique. Les températures, bien que négatives, dépassent de dix degrés les normales saisonnières, exacerbant la réduction de la glace, peut-on lire sur le site de Rfi. Ce changement climatique, qui se répercute directement sur les paysages, confirme une tendance alarmante qui ne cesse de s'accélérer.

Ce bouleversement climatique entraîne également des conséquences écologiques sévères, affectant la faune et la flore locales. Les espèces dépendantes de la glace, comme les ours polaires et les phoques, se retrouvent particulièrement vulnérables, leur habitat naturel se réduisant à vue d'œil. Les modifications de l'écosystème conduisent à des déplacements forcés de ces animaux, cherchant de nouvelles zones de chasse pour survivre. Cette chaîne d'effets démontre combien les impacts du réchauffement climatique sont vastes et interconnectés, aggravant la situation de l'ensemble des êtres vivants dans la région.

Vers un été sans glace ?

L'impact est quantifiable : la superficie de la banquise n'a jamais été aussi réduite, avec 300 000 km² de moins que le précédent record. Pour mettre cela en perspective, c'est l'équivalent de la superficie d'un pays comme le Burkina Faso. Depuis les années 1980, la banquise a perdu une surface équivalente à celle de la République démocratique du Congo, soit plus de 2 millions de km². Ces chiffres dramatiques soulignent une réduction inquiétante de la phase de recharge hivernale de la banquise, qui peine désormais à se reconstituer efficacement.

Selon une récente étude parue dans Nature Reviews Earth & Environment le 5 mars 2024, l'océan Arctique pourrait être dépourvu de glace durant les étés dès la prochaine décennie. Les auteurs estiment que d'ici le milieu du siècle, les étés entre 2035 et 2067 pourraient régulièrement voir un océan sans glace, une situation conditionnée par les niveaux futurs d'émissions de gaz à effet de serre. D'ici la fin du siècle, si les émissions ne diminuent pas, l'océan pourrait rester sans glace de mai à janvier, avec des conséquences dramatiques pour la faune locale, notamment pour la survie des ours polaires, des phoques, et des morses.

La diminution de l'épaisseur de la glace et sa faible résistance aux températures estivales posent un avenir sombre : les scientifiques prévoient que l'Arctique pourrait vivre son premier été sans glace dans la prochaine décennie. Un tel scénario aurait des conséquences catastrophiques, non seulement pour l'écosystème arctique mais également pour le climat mondial.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

Aucun commentaire à «Banquise arctique : un record de baisse»

Laisser un commentaire

* Champs requis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.