Vague de suicides dans une usine de 420 000 employés à Shenzhen, et grèves à répétition dans des usines de Honda ont conduit à des augmentations substantielles de salaires. Nouvel épisode de cette série, la négociation réussie avec Yum ! d’une convention collective sur les bas salaires.
conditions de travail et salaire minimum sur le devant de la scène
Vague de suicides dans une usine de 420 000 employés à Shenzhen, et grèves à répétition dans des usines de Honda ont conduit à des augmentations substantielles de salaires. Nouvel épisode de cette série, la négociation réussie avec Yum ! d’une convention collective sur les bas salaires.
La Chine, atelier du monde, va-t-elle être confrontée à la problématique de l’augmentation des salaires ? Tout pousse à penser que oui. Une vague de 11 suicides en quelques mois chez Foxconn (fabriquant de iPhone et autres appareils électroniques populaires) a forcé la direction à doubler les salaires. Dans les usines de Honda et de ses fournisseurs, ce sont des grèves qui ont poussé le management à faire des concessions substantielles (sur ces deux thèmes, voir l’article du 2 juin 2010 sur Novethic).
Chez KFC et Pizza Hut, deux marques très populaires en Chine - appartenant au groupe Yum ! brands, la situation est différente. C’est une négociation menée par la branche de Shenyang de l’unique syndicat chinois All China Federation of Trade Unions (ACFTU) qui a abouti. Le salaire mensuel minimum dans les restaurants du groupe va passer à 900 yuans (environ 100 euros). La chaîne s’est aussi engagée à concéder à ses salariés une augmentation annuelle systématique de 5%. Ces résultats valant seulement pour les restaurants du nord-est de la Chine.
Le succès de cette négociation doit être considéré à sa propre valeur. Le syndicat a en effet osé se confronter à la puissance du gouvernement et des intérêts privés. Rappelons que les gouvernements locaux sont favorables au maintien des salaires à des niveaux extrêmement bas. Cela contribue à 'l’excellent environnement d’investissement' mis en avant pour attirer les investisseurs... et ainsi réaliser leurs objectifs de progression de l’économie. En cas de détérioration de cet 'environnement d’investissement', les industriels n’hésitent jamais à menacer de déplacer leurs activités dans une province plus favorable. Dans cette situation, le courage des représentants dans la négociation collective est à souligner.
Pour en savoir plus : Éditorial de Xinhua sur le sujet