Le café - le produit le plus vendu au monde après le pétrole - est menacé au Pérou. Mais ce phénomène ne se le limite pas seulement à l’Amérique latine.
Dans la culture du café, on distingue deux plantes aux qualités différentes. L'arabica est une espèce de la plante de café qui pousse à haute altitude, qui produit un grain de café de qualité.
De son côté, le robusta a une teneur plus élevée en caféine et un goût plus amer. Il a tendance à être utilisé dans le café de moins haute qualité, tel que le café instantané.
Le Pérou est le cinquième pays le plus touché au monde par les changements climatiques.
Des maladies et une humidité croissante
Le délicat grain d’arabica est menacé par des conditions météorologiques imprévisibles, une humidité croissante et des maladies. Des champignons marrons qui se développent dans des conditions de forte humidité et de pluie et provoquent la formation de petites taches brunes à la surface des feuilles sont l’une d’entre elles.
Lorsque les baies sont infectées, elles mûrissent avant que les fèves ne soient mûres, ce qui peut entraîner des problèmes de saveur lors du traitement du café.
La maladie de la rouille du café laisse des poussières orange sur la face inférieure des feuilles, les fait tomber et empêche les plantes de se photosynthétiser.
Au Pérou, les agriculteurs optent pour des variétés de moindre qualité et plus résistantes, ou les abandonnent complètement pour des cultures plus fiables et plus rentables, telles que la canne à sucre, le cacao et le riz.
Mais même certaines de ces cultures souffrent des conditions météorologiques imprévisibles.
À l'échelle mondiale, la rouille du café est présente dans toutes les régions productrices de café.
Un futur produit de luxe
D'ici 2050, selon les experts, jusqu'à la moitié des terres actuellement utilisées dans le monde pour la culture du café pourraient être devenues inutilisables à cette fin en raison du changement climatique.
Un rapport de Fairtrade prédit que certaines variétés de café pourraient disparaître d'ici 2080, rendant les cultures de café plus homogènes - et donc moins riches et plus résiliantes.
La consommation de café augmentant chaque année, les difficultés futures des fournisseurs pour répondre à cette demande et la baisse des rendements pourraient entraîner une hausse des prix.
Avec plus de variantes de grains de haute qualité ne parvenant pas à s'adapter au climat incertain, cela pourrait également signifier une qualité de café moindre, car les agriculteurs optent pour des alternatives plus résiliantes.
Le café pourrait alors devenir un luxe à long terme et sa qualité sacrifiée.