La 22ème Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP22) se déroulera du 7 au 18 novembre prochains dans la ville de Marrakech, au Maroc. Un évènement d'envergure qui permettra à celle que l'on surnomme la « ville rouge » d'entamer sa métamorphose : l'évènement est en effet l'occasion pour la ville de se transformer en une véritable cité durable sous l'impulsion du projet « Changement climatique, vers une mobilisation collective ».
Présentée comme une conférence de l’action et du partage de solutions, la COP22 contribuera à mettre en œuvre les résultats de la COP21, dont l’accord, obtenu le 12 décembre dernier, doit encore être ratifié par 54 pays. Il s'agira d'approfondir et de renforcer le partenariat entre les gouvernements, les entreprises et la société en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Mais ce rendez-vous sera également l'occasion d'évoquer les enjeux liés à l'environnement, au climat et à la gestion des ressources naturelles.
L’eau, première victime du réchauffement climatique
Charafat Afilal, ministre marocaine de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, a notamment souligné l'importance de placer le secteur de l'eau, « première victime du réchauffement climatique », au cœur des débats. Vendredi 27 février dernier, elle assistait en effet à une table ronde sur « les ressources en eau et l’irrigation au Maroc » dans le cadre d’une rencontre internationale placée sous le thème : « Quels enjeux pour le Maroc après la COP21 ». L’occasion pour elle de dresser les ambitions du Royaume en termes énergétiques et, plus précisément, d’énergies renouvelables. La COP22 devrait permettre au Maroc de faire valoir sa politique énergétique ambitieuse, puisqu’il s'est fixé comme objectif de porter à 52 % la part des énergies propres dans la production énergétique du pays à l'horizon 2030. Un chiffre que le gouvernement compte atteindre grâce à ses nombreux projets photovoltaïques (le complexe solaire Noor à Ouarzazate notamment) et éoliens (le parc éolien de Tarfaya).
En février, le roi Mohammed VI a officiellement présenté les membres qui constitueront le Comité de pilotage de la COP22. La société civile marocaine s'est, dans le même temps, mobilisée en créant la « Coalition marocaine pour la justice climatique », une initiative qui vise notamment à « combattre la désertification, la préservation des ressources en eau et la protection de la biodiversité ». Enfin, porté par le Conseil de la ville de Marrakech et le Ministère marocain de l'Environnement, le projet « Changement climatique, vers une mobilisation collective » a été lancé au début du mois de mars. Il vise notamment à placer la Ville rouge dans la liste mondiale des villes estampillées durables. Pour ce faire, d'importants chantiers sont en cours de réalisation : mise en place du tri sélectif, déploiement de lignes de bus électriques à panneaux solaires, production d’électricité par biogaz extrait des déchets ménagers... Les projets ne manquent pas et la municipalité compte bien pérenniser la démarche au-delà de la COP22.
Une concurrence accrue pour l’organisation de la COP22
D’un point de vue organisationnel, la COP22, régie par un cahier des charges minutieusement défini par les Nations unies, doit répondre à une exigence climatique stricte : l'évènement doit présenter un bilan carbone neutre. C'est ainsi que Marrakech, ville hôte, s'est lancée dans un important chantier de rénovation et de modernisation de ses infrastructures et de ses équipements. Depuis un mois, le calendrier s'est d’ailleurs accéléré avec le lancement de l'appel d'offres qui permettra de désigner l'organisateur de la conférence. Le marché porte notamment sur l'aménagement des 25 hectares de la place Bab Ighli de Marrakech (où se tiendront les négociations) ainsi que l'installation du bureau de l'ONU et des stands d'exposition. La valeur du contrat (88 millions d'euros) et la médiatisation de l'événement attirent bien évidemment les grands noms du secteur de l'événementiel, qu'ils soient marocains ou non.
De nombreux groupes se sont d'ores et déjà positionnés sur le marché. Le groupe Havas devrait s'appuyer sur l’agence marocaine Avant Scène de Miryem Abitzer pour faire valoir sa candidature. L'Agence Publics (sur lequel devrait s’adosser GL Events, Capital Events d'Adil Lazrak) ou encore le groupe A3 Communication de Neila Tazi seraient également en lice. Sans oublier l'homme d'affaires marocain Richard Attias, particulièrement attaché aux questions économiques et énergétiques liées au continent africain, et qui affiche une expérience significative dans l'organisation d'événements majeurs (comme le New York Forum Africa). Une chose est sûre, la concurrence s'annonce rude.