D’importantes réserves de pétrole ont été découvertes au large des côtes cubaines. Le forage devrait débuter cet automne et les États-Unis ont les yeux rivés sur la petite île des Antilles puisque cette découverte pourrait présenter des risques environnementaux majeurs pour la Floride.
Cuba exportateur de pétrole?
D’importantes réserves de pétrole ont été découvertes au large des côtes cubaines. Le forage devrait débuter cet automne et les Etats-Unis ont leurs yeux rivés sur la petite île des Antilles puisque cette découverte pourrait présenter des risques environnementaux majeurs pour la Floride.
Cuba : nouvel acteur capital de l’exportation d’énergie
Une étude réalisée par le US Geological Survey estime qu'il y a près de 5 milliards de barils de pétrole dans des gisements sous-marins au large des côtes nord de Cuba. Une découverte qui, si elle s’avère exacte, pourrait bouleverser l’économie de l’île et peut-être… transformer ses relations avec les Etats-Unis.
C’est Mariel, petite ville située à 50 km à l'ouest de La Havane et désertée par plus de 100.000 Cubains en 1980, qui se trouve être aujourd’hui la plaque tournante de l’avenir de l'industrie pétrolière cubaine. Les équipes y travaillent d’arrache-pied pour finaliser les nouvelles installations portuaires ainsi que la construction d’une voie ferrée, le tout grâce au financement des centaines de millions de dollars brésiliens.
L’embargo étant toujours d’actualité pour l’île, les sanctions commerciales américaines exigent que la plate-forme ne contienne pas plus de 10% d’équipements technologiques américains, ce qui a ralenti sa construction. Ce casse-tête étant résolu grâce aux investissements de plusieurs pays (Italie, Espagne, Malaisie, Norvège, Inde et même l’Iran), la plate-forme est maintenant dans sa phase finale.
Ricardo Torres, économiste cubain, affirme que des milliers d'emplois seraient créés si Cuba pouvait passer d’importateur d'énergie à un pays exportateur de pétrole et cela permettrait la création d’autres industries parallèles.
Même si cela prendrait plusieurs années pour amener le pétrole sur le marché, de nouvelles marges de crédit seraient sans doute alors ouvertes pour le gouvernement.
Quelle pression sur l'embargo ?
Ce qui est moins clair, c'est l'impact qu’une telle découverte pourrait avoir sur le demi-siècle d’embargo commercial des États-Unis. Puisque selon les termes du blocus, les entreprises américaines seraient tenues à l’écart. Néanmoins, certains représentants des Etats-Unis se sont déjà penchés sur la question en proposant de nouvelles exceptions à l’embargo pour les entreprises américaines exerçant dans le domaine pétrolier.
Marc Frank, journaliste au Financial Times de La Havane, dit clairement que cela rendrait l'embargo moins efficace.
Et [cela] met en avant une autre question qui est de comprendre pourquoi cette politique existe toujours. Quel est son but? On pourrait donc penser que ces découvertes feront pression vers un changement de cette politique.
Des risques environnementaux pour les Etats-Unis
Parce que le forage va avoir lieu à moins de 100 km des côtes de la Floride, John McAuliff du Fonds pour la réconciliation et le développement, un groupe qui encourage la trêve avec Cuba, explique qu'il est dans l'intérêt de Washington de travailler avec La Havane sur les plans d'urgence en cas de catastrophe. Après tout, les États-Unis ont l’une des meilleures technologies de "nettoyage" et le savoir-faire en cas d’incident.
La question est de savoir comment minimiser les risques, et le seul moyen est d'avoir le même type de collaboration avec Cuba que nous avons avec le Mexique, les Bahamas, ou tout autre pays explorateur de pétrole et dont la situation géographique présente un risque pour les États-Unis
, déclare Monsieur McAuliff.
D’ailleurs, au cours d'une des récentes conférences du gouvernement américain sur les pratiques de sécurité de forage, le secrétaire d’État à l'Intérieur Ken Salazar a nommé les plans d’exploitation de Cuba "un sujet de préoccupation" que l'administration Obama surveille de près. Cependant Cuba ne figurait pas parmi la douzaine de pays invités à la conférence…