Grâce aux nanoparticules d’or, les chercheurs parviennent à traiter les polluants organiques les plus dangereux. Le procédé permet d’éliminer le formaldéhyde présent dans les effluents industriels…
De l’or pour éliminer le formaldéhyde
Grâce aux nanoparticules d’or, les chercheurs parviennent à traiter les polluants organiques les plus dangereux. Le procédé permet d'éliminer le formaldéhyde présent dans les effluents industriels, ainsi que les résidus de médicaments provenant des eaux usées.
Classé parmi les cancérogènes certains par le Centre international de recherche sur le cancer, le formaldéhyde constitue aujourd’hui le principal polluant retrouvé dans les effluents industriels au Mexique. Plus connu sous le nom de formol lorsqu’il est dissout dans l’eau, ce composé organique extrêmement volatile provoque également d’importantes irritations des yeux et des muqueuses à plus faible dose.
Les nanotechnologies pour aider au nettoyage des eaux contaminées
Son élimination reste un défi pour les scientifiques, qui orientent désormais leurs recherches vers les nanoparticules d’or pour réussir à traiter les eaux contaminées par les industries pharmaceutique, papetière et textile. Comme l’expliquent Mirella Gutiérrez Arzaluz et Miguel Torres, professeurs-chercheurs à l’Université autonome métropolitaine d’Azcapotzalco (UAM), les particules d’or dont la taille est inférieure à 10 nanomètres (10 millionièmes de mètres) présentent un excellent potentiel d’oxydation des composés organiques.
Pour nettoyer les eaux polluées, les scientifiques ont recours à un dispositif connu sous le nom de bio-réacteur à membrane. Celui-ci est constitué d’un tube de céramique où sont dispersées les nanoparticules d’or, placé à l’intérieur d’une carcasse d’acier inoxydable à travers laquelle passe le liquide à traiter. L’or déposé sur la membrane agit comme un catalyseur. Il accélère et amplifie le processus d’oxydation, permettant à l’air ou à l’oxygène de transformer les polluants en dioxyde de carbone. Une réaction chimique connue sous le nom de minéralisation. Selon Mirella Gutierréz Arzaluz, l’efficacité de cette technique atteint 70% et rend possible une pré-potabilisation de l’eau.
Une solution pour dépolluer les eaux usées de Mexico?
Les chercheurs de l’UAM envisagent également d’utiliser ce système pour épurer les eaux noires. Un terme pour désigner les eaux polluées par d’importantes quantités de matière fécale, plus pauvres en oxygène et donc plus difficiles à traiter.
Les nanoparticules d’or neutralisent certains produits pharmaceutiques comme l’ibuprofène et le naproxène. Peut-être une voie à suivre pour dépolluer les eaux usées de la vallée de Mexico?
En attendant les résidus médicamenteux s’y accumulent à des concentrations toujours plus élevées...