Des barils pour jalonner les routes de la toundra russe

Les barils d’essence jetés dans l’Arctique, et qui polluent la région, pourraient connaître une seconde vie dans la toundra russe. En tant que jalons pour délimiter des routes précises pour véhicules tout-terrain, afin de préserver la toundra des engins équipés de chenilles.

Par GVadmin Modifié le 24 juillet 2012 à 16 h 49
Pollution dans la toundra russe.

Les barils d'essence jetés dans l'Arctique, et qui polluent la région, pourraient connaître une seconde vie dans la toundra russe. Vladimir Mikhaïlitchenko, directeur du Partenariat non-marchand pour la coordination de l’utilisation du Passage du Nord-Est, propose de s’en servir comme jalons pour délimiter les routes pour véhicules tout-terrain, comme cela est déjà le cas au Groenland. Il devient en effet absolument nécessaire de tracer des voies de circulation précises, afin de préserver les terres de la toundra, abîmées par les engins équipés de chenilles.

Route sur la toundra.
Une route éphémère sur la toundra, jalonnée uniquement par des bâtons actuellement. © Konstantin Zamkov (Flickr.com)

Préserver la toundra

L'un des principaux problèmes de la toundra, au-delà des barils et autres déchets, ce sont les dégâts causés à son "épiderme" très fin, par les chenilles des véhicules. Les barils abandonnés pourraient donc être utilisés pour permettre le passage des véhicules tout-terrain, afin qu’ils se rendent d'un point à un autre sans abîmer le sol sur de longues distances.

Vladimir Mikhaïlitchenko ajoute que l’expérience du Groenland, où les barils abandonnés servent de jalons pour les routes tout-terrain, pourrait être adoptée en Russie. Cela permettrait au moins d’utiliser une partie des déchets abandonnés dans la région arctique à bon escient. Les barils vides seraient remplis de pierres, reliés par des câbles et utilisés comme bordures pour délimiter les voies pour les véhicules équipés de chenilles. En outre, plutôt solides et visibles, même en cas de tempête, ces jalons permettraient de ne pas s'égarer dans les conditions climatiques de la toundra.

D’après le professeur Arkadi Tichkova, vice-directeur de l’Institut de géographie de l’Académie des sciences de Russie, il faudra des siècles, voire des millénaires, pour faire disparaître les dommages causés à l’écosystème de la toundra. Parfois, l’influence anthropique sur le milieu naturel est telle qu’aucune régénération n’est envisageable.

Des exemples encourageants

Pour Vladimir Mikhaïlitchenko, on sous-estime encore les problèmes liés aux déchets dans l’Arctique. Car il est urgent de travailler à l’extraction des déchets enfouis et à l’utilisation de tous ces barils d’essence. Dans cette optique, l’exemple de l’archipel François-Joseph devrait faire école.

En juillet 2011, un conseil scientifique a lancé une opération de nettoyage de l’archipel François-Joseph. Plus de 400 000 barils et autres pièces métalliques liées au transport de carburant devraient notamment être sortis de l’archipel. Ce qui pourrait représenter, selon le ministère russe des Ressources naturelles, environ 27 000 tonnes de ferraille après recyclage.

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