Centrale à charbon : clap de fin en Outre-Mer (mais toujours pas en Métropole)

Par La rédaction Modifié le 5 juillet 2024 à 18 h 17
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La Guadeloupe va convertir sa centrale à charbon du Moule d'ici à 2025 à la biomasse, comme l'a indiqué Albioma à l'AFP. Cette entreprise est spécialisée dans les énergies renouvelables et responsable de l'exploitation de la centrale.

La dernière centrale à charbon des Outre-mer

La Guadeloupe met fin à l'ère du charbon. La centrale thermique du Moule, dernière centrale à charbon d'Outre-Mer, se convertira entièrement à la biomasse d'ici 2025. Frédéric Moyne, président d'Albioma, a annoncé : « Le Moule était la dernière centrale d'Outre-mer fonctionnant encore au charbon ; sa conversion marque ainsi la fin du charbon dans les territoires ultramarins français ». Cette transformation réduira les émissions de gaz à effet de serre  de la centrale de Le Moule de 87 %, soit l'équivalent de 200 000 tonnes de CO2 par an.

Depuis 2020, une unité de la centrale fonctionne déjà exclusivement à la biomasse. Les travaux pour convertir l'unité ALM2 ont commencé et utiliseront des combustibles renouvelables comme le bois forestier, le bois d'élagage, des granulés de bois importés du Canada, ainsi que la bagasse, issue des tiges de canne à sucre.

Un mix énergétique circulaire

La centrale du Moule produit environ 30 % de l'électricité de la Guadeloupe. Grâce à cette conversion, la part des énergies renouvelables passera de 35 % à 45 % d'ici 2047, selon Albioma. La bagasse, utilisée pendant les campagnes sucrières, alimente non seulement la centrale mais aussi la sucrerie de Gardel, favorisant ainsi l'économie circulaire locale. Le bagasse est d'ailleurs la première ressource renouvelable présente en Guadeloupe. Celle-ci est d'ailleurs déjà utilisée par la centrale du Moule pour alimenter la sucrerie de Granel. En 2022, cette bagasse a fourni à elle seule 39,5 GWh d’électricité au réseau guadeloupéen, contre 182,4 GWh pour les autres types de biomasse solide. De fait, Albioma a affirmé que « les gisements locaux de biomasse disponibles » seront maximisés.

Frédéric Moyne estime que les énergies renouvelables couvriront 100 % des besoins électriques des territoires d'Outre-Mer d'ici 2030. En Métropole, la transition vers les énergies renouvelables est plus lente, notamment du fait de la forte demande en électricité et du manque de disponibilité de certaines ressources. Les dernières centrales à charbon ne seront pas converties aussi rapidement, malgré les objectifs ambitieux fixés par le gouvernement.

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