CO2 : les riches polluent autant que deux tiers de la population mondiale

Les inégalités dans les émissions de CO2 dévoiles par Oxfam

Publié le 19 novembre 2023, le rapport de l’ONG Oxfam "Égalité climatique : une planète pour les 99 %" met en lumière des données qui ne peuvent être ignorées :

• Les 1% les plus riches de la planète émettent plus de CO2 que les 66% les plus pauvres, soit 5 milliards de personnes.
• En France, une personne parmi les 1% les plus riches émet autant de CO2 en un an qu'une personne parmi les 50% les plus pauvres en 10 ans.
• Les 10% les plus riches en France sont responsables d'un quart des émissions nationales.

Ces chiffres soulignent une disproportion alarmante dans la contribution aux émissions de gaz à effet de serre, mettant en évidence une fracture écologique profonde entre les plus aisés et les plus démunis.

Les investissements des ultra-riches en cause ?

Le rapport d'Oxfam va au-delà de la simple consommation personnelle des riches et des pauvres. Il souligne que les émissions de CO2 résultent également des investissements des super-riches dans les entreprises les plus polluantes du monde, notamment les géants du pétrole. Ces investissements permettent aux ultra-riches de contrôler des secteurs clés, ce qui augmente leur impact sur le climat, alors qu’ils ont en main les cartes pour changer de logiciel...

Émissions de CO2 : quelle situation en France ?

En France, la tendance est similaire à l'échelle mondiale. Les inégalités climatiques sont criantes :

Les 1% les plus riches émettent en moyenne dix fois plus de CO2 par an que la moitié la plus pauvre des Français. Pour atteindre les objectifs climatiques d'ici 2030, les 1% des Français les plus riches doivent diviser par 10 leurs émissions, tandis que les 50% les plus pauvres doivent les réduire d'un quart pour arriver à 2,8 tonnes de CO2.

Oxfam France propose régulièrement des mesures pour viser l'égalité climatique et sociale. Lors de ce dernier rapport, l’ONG relance quelques unes de ces propositions, régulièrement ignorées par les pouvoirs publics.

• « Un ISF climatique taxant le patrimoine et son impact climatique.
• Une taxe sur les dividendes pour les entreprises ne respectant pas l'Accord de Paris.
• La fin des niches fiscales climaticides, comme celle sur le kérosène aérien.

« Ces mesures fiscales écologiques pourraient générer 50 milliards d'euros annuellement pour la France, finançant des investissements dans le ferroviaire ou l'élimination des passoires thermiques. Elles doivent s'accompagner de mesures complémentaires, telles que la conditionnalité des financements publics aux objectifs climatiques et une trajectoire de réduction contraignante des émissions pour les multinationales. »