La France s’apprête à franchir une étape significative dans sa lutte contre le changement climatique. Dès 2025, elle testera le stockage CO2 en utilisant d’anciens puits de pétrole. Cette initiative vise à réduire les émissions industrielles de gaz à effet de serre, en particulier dans les secteurs où les alternatives pour diminuer ces émissions sont limitées.
La France se lance dans le stockage de CO2
Le cadre réglementaire et les technologies impliquées
Le gouvernement français, sous la direction du ministre de l'Industrie Roland Lescure, a lancé un appel à manifestations d'intérêt, ciblant principalement les acteurs des hydrocarbures. L'objectif est de repérer des sites potentiels pour le stockage du CO2, notamment dans les bassins pétroliers de la Nouvelle-Aquitaine et de la région parisienne, mais aussi dans des stockages aquifères de gaz. Le dispositif réglementaire autour de ce projet garantit que les sites soient étanches et sécurisés, pour éviter toute fuite de CO2 dans l'atmosphère.
Les technologies impliquées dans le stockage du CO2 en France reposent principalement sur le principe de la capture et du stockage de carbone (CCS). Cette technologie, expérimentée depuis près de 25 ans dans plusieurs pays, consiste à capturer le CO2 émis par les industries lourdes et à l'injecter dans des formations géologiques profondes pour un stockage à long terme. En plus de l'utilisation de ces sites existants, des innovations technologiques sont en cours pour améliorer l'efficacité de la capture et réduire les coûts associés. Ces avancées comprennent des améliorations dans les méthodes de capture à la source, l'optimisation des processus de transport du CO2, et l'intégration de nouvelles technologies d'étanchéité pour augmenter la sécurité des sites de stockage.
Le stockage de CO2 : risques et opportunités
Cette politique s'inscrit dans un effort plus large de décarbonation de l'industrie française, avec pour ambition de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre dans les prochaines décennies. Le potentiel de stockage est estimé à 800 millions de tonnes de CO2, ce qui couvrirait les besoins de l'industrie nationale pour environ 50 ans. Le développement de cette technologie pourrait générer de nombreux emplois, notamment dans la recherche, l'ingénierie et la surveillance des sites de stockage.
L'avantage principal de cette approche réside dans sa capacité à réduire rapidement les émissions de CO2. Cependant, elle n'est pas exempte de risques. La principale inquiétude est qu'elle puisse être perçue comme une solution de facilité permettant de continuer à polluer plutôt que de diminuer les émissions à la source. De plus, les aspects de sécurité liés au stockage souterrain doivent être rigoureusement gérés pour éviter tout incident environnemental.