L’université de Waikato, en Nouvelle-Zélande, a décidé de prendre en compte le savoir traditionnel des anciens afin de comprendre les relations que les Maoris ont avec leur environnement. Ces recherches pourraient améliorer notre connaissance de l’environnement, tout en créant des moyens de préserver les langues indigènes.
Gérer notre environnement grâce à la sagesse de nos ainés Maoris
L’université de Waikato, en Nouvelle-Zélande, a décidé de prendre en compte le savoir traditionnel des anciens afin de comprendre les relations que les Maoris ont avec leur environnement. Ces recherches pourraient améliorer notre connaissance de l’environnement, tout en créant des moyens de préserver les langues indigènes.
En effet, le linguiste Dr Hemi Whaanga et l’écologiste Priscilla Whi espèrent que la connaissance des ainés Maori, et leurs whakatuaki (les proverbes ancestraux) nous aideront à mieux gérer nos environnements. Beaucoup de whakatauki (prononcer fakata-ouki) transmettent des messages de conservation. Par exemple, il y a beaucoup de proverbes concernant la perte et l’extinction du Moa, oiseau gigantesque endémique, qui est survenue au milieu du 15e siècle.
Le Moa ou la langue Maori : une perte considérable
Dr Whaanga explique :
« Pour nous Maoris, quand on perd une espèce on n’en parle pas de la même façon que les occidentaux. Ils font partie de notre généalogie, notre whakapapa. Alors quand une espèce disparaît, c’est comme si nous perdions un membre de notre famille. Donc ces proverbes sont devenus de puissantes métaphores pour les pertes considérables que l’on peut subir, comme celle de notre langue, Te Reo Maori. »
On peut se demander comment le projet va utiliser la sagesse des anciens afin d’améliorer la gestion de l’environnement. Depuis qu’ils sont arrivés à Aotearoa (La Nouvelle-Zélande en langue Maori), les Maori ont eu par nécessité une relation très étroite avec leur environnement. Cela implique les espèces animales et florales. Il y a donc énormément de proverbes ancestraux qui sont en relation directe avec cet environnement. Dr Whaanga et Dr Whi veulent les étudier plus précisément, grâce à la linguistique et la phylogénétique, la classification des êtres vivants.
Quel est le but principal du projet ?
Dr Whaanga affirme :
« Nous avons une équipe incroyable d’experts venant d’ici et d’ailleurs. De nombreux anciens à travers le pays se sont proposés pour participer au projet. Ensemble, nous voulons en apprendre plus sur l’influence que peuvent avoir les proverbes Maori sur des problématiques actuelles comme celles attachées à la langue ou à la durabilité culturelle. Les recherches montrent que la préservation de la langue et la diversité biologique sont étroitement liées. Nous pensons que les proverbes vont nous permettre de nous rendre compte des façons dont nous pouvons maintenir la diversité biologique et culturelle d’Aotearoa. »
Qu’est ce qui vous a inspiré dans le fait de travailler avec des anciens pour ce projet ?
« Dans la culture Maori, nous avons une tradition orale très importante. Nos anciens représentent donc un taonga (trésor) exceptionnel. Dans le monde d’aujourd’hui, il existe le danger de ne pas assez prendre en compte les informations et idées concernant l’environnement dans nos communautés. Beaucoup d’iwi (clans) s’organisent afin que la connaissance soit transmise de génération en génération. Cependant, beaucoup de nos anciens meurent sans que leurs histoires soient transmises ou enregistrées. Un soutien financier est indispensable pour s’assurer d’une revitalisation constante de la langue et de la culture Maorie, afin que la sagesse de nos anciens ne soit pas perdue pour les générations futures. »
La Nouvelle-Zélande n’est qu’un pays parmi d’autres où les connaissances indigènes commencent à être prises en compte pour résoudre les problèmes auxquels nous faisons face, et où la société occidentale ne semble pas encore détenir toutes les réponses…