Rand Hindi, 29 ans, doctorat en bioinformatique à l’UCL (University College of London) et président de la start-up parisienne Snips a quelque chose en commun avec Marc Zuckerberg, le fondateur de Facebook, Serguei Brin, cofondateur de Google, Max Levchin, de Paypal. Tous ont également fait partie de la liste des talents qui ont remportés le prix de l’innovateur de l’année décerné par le MIT Technology Review.
« Nous sommes spécialisés en modélisation prédictive. Pour cela, nous recourons au “big data” et au ‘‘machine learning’’ », dit Rand Hindi. Le « machine learning » permet à une machine (au sens large) d’évoluer grâce à un processus d’apprentissage et, ainsi, de remplir des tâches impossibles à réaliser par les algorithmes classiques. C’est avec cette technologie que Snips a créé un partenariat avec la SNCF l’application« Tranquilien ». « Grâce à un modèle prédictif bâti sur les statistiques de fréquentation du réseau Transilien de la SNCF, nous proposons une application mobile qui offre aux usagers d’Ile-de-France de choisir le bon moment pour prendre le train », poursuit Rand Hindi.
Snips est parvenu à créer une plateforme capable de prédire le flux des passagers dans les transports publics parisiens. Cette interface est capable de retranscrire l’état d’occupation d’un train et donc d’influencer les passagers dans leur quotidien. «L’application Tranquilien permet de prédire train par train, la fréquentation des wagons et ce sur un délai de trois jours, un indice de confort qui semble nécessaire pour les villes actuelles» ajoute Rand Hindi.
Mais la technologie proposée par la start-up Snips ne se limite pas aux transports urbains. Cette science pourrait s’intégrer aux véhicules, aux piétons… Les accidents ou les accrochages seraient des risques capables d’être mesurés par Snips. Le modèle et l’algorithme du concept peuvent se décliner à l’infini et c’est d’ailleurs bien le défi que Rand Hindi et ses coéquipier (Alexandre Vallette, 29 ans, doctorat de physique à l’ENS (Ecole normale supérieure) et Maël Primet, 30 ans, doctorat de mathématique également à l’ENS.) veulent relever. Snips vient de développer sur ce même modèle, des utilisations pour la ville de San Francisco et de Londres, permettant de prédire le risque d’accident en voiture ou à vélo.
Snips va d’ailleurs prochainement ouvrir un bureau à San Francisco d’ici la fin de l’année. «On a envie de profiter de ce qu’on a ici en France, c’est à dire du talent! Ce ne serait pas très juste de prendre tout cela et de partir ailleurs...». Et quand on lui demande si c’est difficile de monter une entreprise en France, il lance avec un sourire: «c’est difficile partout, en France comme aux États-Unis!».