Suite à une loi exigeant que le recyclage des déchets électroniques soit réalisé par des sociétés organisées d’envergure, le ministère a délivré la première et unique licence de recyclage à l’entreprise Attero Recycling …
le ministère de l’environnement au cœur d’une polémique sur le recyclage des déchets électroniques
Suite à une loi exigeant que le recyclage des déchets électroniques soit réalisé par des sociétés organisées d’envergure, le ministère a délivré la première et unique licence de recyclage à l’entreprise Attero Recycling. Récemment, les pratiques peu reluisantes de cette compagnie ont été mises à jour, déclenchant une polémique sur le traitement des déchets électroniques.
Ce sont des chercheurs de l’ONG Centre pour la Science et l’Environnement (CSE) qui ont fait cette découverte dérangeante en rachetant de manière anonyme des déchets à Attero. Selon leurs statistiques, 90% des déchets ramassés par cette société sont revendus à des indépendants du secteur informel qui font de la récupération au lieu de recycler comme le veut la licence que la société s’est vue autorisée.
La nouvelle loi a été applaudie par le secteur organisé. Mais pour M. Kushal P.S. Yadav, chef du département toxines et déchets solides au CSE,
notre découverte montre la réalité des pratiques d’Attero et met en doute le langage des autorités – il s’agit d’une société favorisée par le gouvernement et qui ne fait pas ce qu’elle dit pourtant relever de son domaine d’expertise.
Le traitement des déchets électroniques est un vrai défi pour l’Inde, qui en plus d’en produire 350 000 tonnes par an, en importe 50 000 tonnes, lui donnant la triste distinction de capitale mondiale des déchets. Le CSE a tenu à alerter le public, signalant que des accords de libre échange en cours de négociation entre les pays développés et en voie de développement prévoient d’exporter des quantités gigantesques de déchets vers ces derniers.
Il semblerait par exemple que l’UE et le Japon soient en train de négocier l’export de leurs déchets sur le continent indien. Si le ministère du commerce n’a pas révélé les détails de plus de 30 accords en cours de négociation, la publication accidentelle d’une partie du texte appelé à régir l’accord de libre échange entre Europe et Inde alarme le CSE. Ce texte modifie l'appellation 'déchets' en 'biens non nouveaux incluant les biens utilisés et les biens re-manufacturés', et propose d’éliminer les droits de douane auxquels ils sont assujettis jusqu’à présent. Ces informations révélées semblent largement suffisantes pour laisser craindre une invasion de déchets qui serait difficilement gérable.