Dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo, des autochtones du peuple Iban luttent pour leurs terres. Leur opposant, une puissante entreprise avec des relais dans la sphère politique, …
La lutte des autochtones pour protéger la forêt vierge, c’est David contre Goliath
Dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo, des autochtones du peuple Iban luttent pour leurs terres. Leur opposant, une puissante entreprise avec des relais dans la sphère politique, s’est vu autoriser de raser la forêt qui les fait vivre. Problème, ces terres ont été reconnues comme leur appartenant collectivement.
Les Ibans se sont vu reconnaître au titre des droits coutumiers des autochtones la propriété collective des forêts qui entourent leurs villages. Alors quand ils ont su que l’administration avait autorisé l’entreprise Quality Concrete Holdings à exploiter ces bois qui abritent de nombreuses espèces rares, ils ont protesté. Sans résultats.
Le débat a pris un tour conflictuel et les Ibans organisés autour de Numpang Anak Suntai ont empêché le chargement du bois en faisant mur de leur corps. Et ce depuis 4 jours. Les paroles de Numpang illustrent la détermination du groupe :
Nous sommes prêts à toute éventualité, même s’il faut aller en prison. La loi est avec nous et maintenant que les négociations n’ont pas abouti, il ne nous reste plus que le conflit. Personne ne nous écoute, tous ont peur du chef de l’exécutif de l’état de Sarawak, Abdul Taib Mahmud.
C’est que la sœur de Mahmud serait un des hauts dirigeants de Quality Concrete Holdings.
Le 19 octobre, le conflit s’envenimait avec l’incendie d’un hangar de l’entreprise exploitant les bois . Mais les Ibans clament leur innocence et crient au coup monté. Selon eux, l’incendie n’est pas de leur fait et a été déclenché pour les décrédibiliser. Tout laisse à penser que dans ce combat inégal, les intérêts de quelques indigènes représentant un village de six bâtiments ne pèseront pas lourd. Sauf si la presse malaisienne s’y intéresse et ajoute à l’intérêt des locaux celui de la nature et des espèces rares abritées dans ces forêts vierges, qu’il serait bienvenu de protéger !