Selon le Service Fédéral de la Statistique Russe (Rosstat), 22,9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté dans le pays. Cette année, le nombre de Russes pauvres a augmenté de 2,3 millions de personnes. Pire même, certains experts pensent que ces chiffres sont sous-estimés.
La pauvreté gagne du terrain
Selon le Service Fédéral de la Statistique Russe (Rosstat), 22,9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté dans le pays. Cette année, le nombre de Russes pauvres a augmenté de 2,3 millions de personnes. Pire même, certains experts pensent que ces chiffres sont sous-estimés.
Le directeur du Centre d’Études des Conditions de Vie russe, Vyacheslav Bobkov, pense quant à lui que ces chiffres montrent "une image fiable du nombre de pauvres dans le pays". Selon ce spécialiste, "les garanties sociales minimum ont été gelées" pendant la crise économique mondiale, qui a durement frappé la Russie. D'où cette inévitable augmentation de la pauvreté.
Igor Polyakov, expert du Centre d’Études Macroéconomiques et de la Prévision de Moyen Terme, estime également que ces chiffres sont "corrects", mais encore trop loin de la réalité. Selon lui, le nombre de personnes en situation de pauvreté, ou qui ne sont plus en capacité d'assouvir leurs besoins vitaux, aurait grimpé l'année passée de 17%.
En effet, le prix des aliments et des services de base ont rapidement augmenté ces derniers mois, alors que dans le même temps, les salaires et les pensions sont à la baisse. Igor Polyakov condamne la situation :
[Le nombre de citoyens qui vivent sous le seuil de la pauvreté est] un indicateur d'un développement non durable de la sphère économique, industrielle et sociale.
Point positif de ce rapport : le nombre de pauvres parmi les personnes en possession d'un emploi est en déclin. De quoi nuancer les propos d'Igor Polyakov, qui reste malgré tout méfiant :
Actuellement, si une personne a un travail, c'est en général dans des conditions de salaire décentes. [Mais la stagnation des salaires] pourrait rapidement mener à une forme de limitation sociale, un espace dans lequel vont s'accumuler les ressentiments vis à vis de notre société.