Malgré sa propagande sur le sujet, le gouvernement a fait preuve d’immobilisme et d’un manque cruel d’audace. Aujourd’hui il se trouve sans politique pour colmater le chaos que représente la fourniture d’énergie et d’eau au Cap Vert.
La promesse non tenue des énergies renouvelables
Malgré sa propagande sur le sujet, le gouvernement a fait preuve d’immobilisme et d’un manque cruel d’audace. Aujourd’hui il se trouve sans politique pour colmater le chaos que représente la fourniture d’énergie et d’eau au Cap Vert. Les dites énergies alternatives sont le reflet de l’incapacité de l’éxécutif.
Les dix années de gouvernement de José Maria Neves auront été du temps perdu en termes d’énergies renouvelables. Ou plutôt, un grand rien! Par exemple, en ce qui concerne l’énergie éolienne, le Premier ministre a réussi à terminer son second mandat avec une production représentant 1,6% de l’énergie nécessaire totale, soit une réduction de 60% par rapport à 2001.
Après une décennie de gouvernements de José Maria Neves, la pénétration de l’énergie éolienne est pire qu’avant, malgré les promesses électorales disant que la part de l’énergie éolienne serait de “25% d’ici 2011 et 50% d’ici 2020”. Il faut donc reconnaître aujourd’hui l’échec du Premier ministre.
Or, si les promesses avaient été tenues, la compagnie d'électricité et des eaux Electra ferait aujourd’hui une économie annuelle de 15 millions de litres de combustibles servant à la production d’énergie. Soit plus d’un million de dollars [750 000 euros] par an qui auraient pu être alloués aux infrastructures et à l'amélioration du service public.
Sursaut électoral
Si le gouvernement avait au moins eu l’audace de mettre en place les projets approuvés et financés depuis 1999, le Cap Vert aurait pu disposer – et ce, dès 2004 – d'une capacité d’énergie éolienne 4,25 fois supérieure à celle d’aujourd’hui, ce qui correspond à 10,2 mégawatts. Ceci peut se traduire autrement par une économie de plus de 45 000 tonnes sur les importations de combustibles de 2004 à 2010.
Fin 2010, en pleine pré-campagne pour les législatives du 6 février 2011, le gouvernement semble s’être réveillé de sa léthargie et a soudainement annoncé la construction de quatre parcs éoliens et l’inauguration de deux centrales photovoltaïques. Des projets d’ailleurs marqués par un manque complet de transparence et de sérieux doutes quant à leur faisabilité technique et économique.
Balayé par les vents, bénéficiant de conditions exceptionnelles pour la mise en place de l’énergie éolienne, le Cap Vert continue à marquer le pas, aggravant ainsi le chaos énergétique dans lequel il est plongé.