L’espèce est en danger. Le marché est lucratif. Pourtant le moratoire africain décrété en 2009 sur ce business a eu l’effet inverse de celui recherché. Pour limiter le braconnage, l’Afrique veut donc légaliser ce commerce.
Le rhinocéros est une espèce en danger. De nombreux braconniers l’ont chassé durant des années, afin de vendre ses cornes, un business extrêmement juteux. Pour limiter la chasse illégale, et enrayer l’extinction de l’animal, l’Afrique a décrété en 2009 un moratoire sur le commerce de la corne. Mais force est de constater, selon des experts, que cette interdiction a finalement exacerbé le braconnage.
Des cornes qui valent de l'or
Les chiffres sont là à l’appui. Un après l’instauration du moratoire, 333 rhinos étaient tués en Afrique du Sud. Puis 448 en 2011, 668 en 2012, 1 004 en 2013, et 979 en 2014, depuis début novembre. Ce pays a finalement proposé à d’autres Etat du continent de légaliser ce commerce, pour mieux le contrôler précise-t-il. Le braconnage est poussé depuis quelques années par les Etats asiatiques, qui sont prêts à débourser des fortunes pour ces cornes. En Chine, le kilogramme de poudre de corne de rhino se vend autour de 60 000 dollars américains.
Récupérer les cornes des rhinocéros sans les tuer
Le sujet devrait être discuté lors de la prochaine conférence CITES, en 2016, une convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction, et qui regroupe près de 180 Etats dans le monde. Le coeur du sujet sera le suivant : autoriser la commercialisation des cornes, sans tuer les bêtes, puisque ces cornes ont l’avantage de repousser chez les rhinos. Une délicatesse dont se dispensaient les braconniers jusqu’alors, en témoigne le nombre d’animaux tués…