Malgré un recul marqué au niveau mondial en 2012, les énergies vertes ont généré près de 10 milliards de dollars d’investissements en Amérique latine, avec un taux de croissance inédit de 127 %. Derrière le Brésil et le Mexique, se profilent de nouveaux géants du renouvelable, comme le Chili, l’Uruguay, ou encore le Pérou.
L’Amérique latine, dernier bastion des énergies renouvelables ?
Malgré un recul marqué au niveau mondial en 2012, les énergies vertes ont généré près de 10 milliards de dollars d’investissements en Amérique latine, avec un taux de croissance inédit de 127 %. Derrière le Brésil et le Mexique, se profilent de nouveaux géants du renouvelable, comme le Chili, l’Uruguay, ou encore le Pérou.
Le recul global des investissements atteint 11 %
Alors que la crise met à mal les activités des pays riches dans le secteur des énergies renouvelables, éoliennes, parcs solaires et biocarburants connaissent un essor sans précédent en Amérique latine.
Au cours de l’année 2012, les nouveaux investissements en énergie verte ont augmenté de 127 % (hors Brésil), totalisant plus de 4,6 milliards de dollars. Ajoutés à ceux du géant brésilien, ils ont atteint le chiffre record de 9,7 milliards de dollars.
Selon le Conseil latino-américain et caribéen des Énergies renouvelables (LAC-CORE), ces performances contrastent clairement avec la situation générale, puisque 2012 marque aussi le premier recul mondial du secteur, estimé à 11%.
Le cabinet Bloomberg New Energy Finance (BNEF) annonce une chute globale des nouveaux investissements, qui sont passés de 302,3 milliards de dollars en 2011 à seulement 268,6 en 2012.
Croissance à trois chiffres pour 4 pays latino-américains
Malgré ce contexte morose, le marché latino-américain est au beau fixe, certains pays de la région affichant même une croissance à trois chiffres.
C’est le cas au Mexique, où les investissements totaux en énergies vertes ont atteint 1,9 milliard de dollars, bondissant de 595 % par rapport à 2011, au Chili (1 milliard, +313 %), en Uruguay (105 millions, +285 %) et au Pérou (643 millions, +176 %).
« L’augmentation des investissements dans les pays latino-américains, au-delà du cas brésilien, a été en partie déclenchée par l’essor des activités de la Banque interaméricaine de développement », estime Maria Gabriela da Rocha Oliveira, responsable Investigations et Analyse pour l’Amérique latine chez BNEF.
Pour la spécialiste, la crise a également incité les responsables de projets et les entreprises européennes à explorer de nouveaux marchés, fuyant une situation défavorable dans leurs propres pays.
La biomasse connaît la plus forte progression
En 2012, les biocarburants constituaient toujours un des secteurs clés des énergies renouvelables dans la région, avec près de 540 millions de dollars de nouveaux investissements. La biomasse s’est néanmoins révélé l’activité la plus attractive (822 millions), tandis que la géothermie rejoint le trio de tête et s’impose comme l’une des énergies les plus prometteuses (77 millions).
« Tandis que les investissements en énergie propre ont reculé en 2012 au niveau mondial en raison de la crise financière, le secteur montre une nette croissance en Amérique latine », souligne Carlos St. James, président du LAC-CORE.
« Plus intéressant encore, la tendance dépasse les frontières du Brésil, et d’autres pays affichent actuellement une croissance et un potentiel impressionnants. »