La guerre est déclarée aux trafiquants d’ivoire. Le massacre d’environ 250 éléphants entre janvier et février 2012 dans un parc du Cameroun a poussé les autorités à mettre en œuvre des mesures exceptionnelles.
L’armée à la rescousse des éléphants
La guerre est déclarée aux trafiquants d’ivoire. Le massacre d’environ 250 éléphants entre janvier et février 2012 dans un parc du Cameroun a poussé les autorités à mettre en œuvre des mesures exceptionnelles.
Les 400 éléphants du Parc national de Bouba N'Djida, à la frontière du Tchad, ont subi une véritable hécatombe. Près des 2/3 (et certains avancent un plus grand nombre) ont été tués illégalement pour leurs défenses d’ivoire. Le Cameroun a décidé de recourir à l’armée afin de se débarrasser des braconniers de ce coin du Nord-est.
Le Ministre de la défense s’est exprimé sur le sujet à la télévision. Pour lui, le pays doit agir efficacement contre les braconniers, soupçonnés d’être des brigands transfrontaliers. L’opération militaire a commencé. Plus d’une centaine de soldats seraient entrés dans le parc jeudi 1er mars pour le rendre plus sûr et renforcer ses défenses. Selon l’organisation WWF, les braconniers sont lourdement armés. Ils rentrent sur le territoire camerounais illégalement en passant par le Tchad:
Les braconniers parlent arabe et voyagent à cheval. Selon toute vraisemblance, ils viendraient du Soudan. Les énormes volumes d’ivoire qu’ils se procurent seraient destinés à l’Asie.
Le gouvernement sommé de réagir
Depuis que de terribles photos de pachydermes massacrés ont fait surface, le gouvernement a été sommé par les groupes écologiques et par l’Union européenne de réagir. Basile Yapo Monssan de WWF Cameroun témoigne:
Nous avions vu le drame arriver il y a quelque temps. Nous avions alerté le gouvernement sur l’augmentation du braconnage au Cameroun. Il fallait mieux protéger les frontières du Nord. Les autorités ont enfin ouvert les yeux.
Lamine Sebogo est spécialiste des pachydermes pour WWF. Il explique que la population des éléphants du Nord du Cameroun représente 80% de la population totale des éléphants de savane de l’Afrique centrale.
Toute population d’éléphants vivante court aujourd’hui un très grand risque d’être massacrée tant que des forces armées ne protégeront pas la zone. Il est absolument vital que ce déploiement de forces ne soit pas seulement un coup de publicité pour le gouvernement. Les braconniers doivent être attrapés, arrêtés, et jugés afin d’envoyer un message clair.