Les conséquences du changement climatique risquent d’accroître les problèmes de sécurité que connaissent déjà le Mexique et d’autres pays d’Amérique Centrale. Selon une étude britannique, …
Le réchauffement planétaire aggravera l’insécurité
Les conséquences du changement climatique risquent d’accroître les problèmes de sécurité que connaissent déjà le Mexique et d’autres pays d’Amérique Centrale. Selon une étude britannique, l’instabilité économique et sociale provoquée par les phénomènes extrêmes tels que les inondations, les ouragans et les sécheresses pourrait profiter au crime organisé.
Alors que les épisodes sanglants liés à la guerre des cartels de la drogue terrorisent régulièrement les habitants de la région, les conclusions de Tobias Feakin et Duncan Depledge, du Royal United Services Institute (RUSI), n’ont rien de rassurant. Dans une analyse baptisée Impact du climat sur la sécurité nationale au Mexique et en Amérique centrale, présentée publiquement à l’Université Nationale Autonome Du Mexique (UNAM), les spécialistes du think-tank de défense et de sécurité britannique signalent que les modifications climatiques
pourraient avoir des répercussions importantes au niveau social, politique, et sur la sécurité.
Selon Tobias Feakin, trois grands défis attendent ces pays : garantir la sécurité alimentaire, faciliter l’accès à l’eau potable et faire face aux mouvements migratoires. Il estime que le changement climatique va amplifier et exacerber les foyers d’instabilité existant dans la région, comme la pauvreté, la faible gouvernabilité, les divisions sociales, et surtout, la capacité à satisfaire aux besoins essentiels de la population.
La course aux ressources, en particulier l’eau et l’alimentation, risque de s’intensifier, tandis que la vulnérabilité de la population face à des phénomènes climatiques plus fréquents et plus extrêmes augmentera. L’étude pronostique un accroissement des opérations militaires, que des conditions environnementales plus difficiles et un approvisionnement limité en combustibles fossiles viendront compliquer.
Les travaux du RUSI recommandent d’intégrer les effets du changement climatique aux politiques de sécurité, tant au niveau national que régional. Le caractère transfrontalier de problématiques comme le crime organisé, les mouvements migratoires et les phénomènes météorologiques extrêmes implique en effet une meilleure coordination des pays concernés, aussi bien au niveau de la prévention que des mesures à prendre en cas de crise. L’adoption de politiques communes permettrait notamment de garantir l’efficacité des programmes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.