En Finlande, on constate de grandes disparités d’une région à l’autre en matière de gestion des déchets. Sur l’ensemble des déchets des communes, près de la moitié est récupérée. Mais dans d’autres municipalités, …
le sud recycle mieux que le nord
En Finlande, on constate de grandes disparités d’une région à l’autre en matière de gestion des déchets. Sur l’ensemble des déchets des communes, près de la moitié est récupérée. Mais dans d'autres municipalités, la proportion de déchets récupérés reste très faible. Analyse.
D'ici à 2016, la Finlande voudrait arriver à recycler 80% de ses déchets. Ambitieux, quand on sait que le premier objectif fixé pour 2005 était de 70%. Et qu’au plan national, elle n’y est toujours pas parvenue.
Lueur d’espoir, dans certaines régions, cet objectif est largement atteint. Par exemple, dans de nombreuses municipalités du sud, moins de 10% de tous les déchets municipaux finissent en décharge.
Comme le souligne Tuula Honkanen, directeur de la société de gestion de déchets de Päijät-Häme,
cela demande simplement un énorme travail de conseil. Mais depuis dix ans que nous en faisons, le recyclage est entré dans les habitudes.
Dans les municipalités qui ont recours à la société de traitement de déchets de Päijät-Häme, chaque foyer a cinq poubelles de tri différentes. Depuis 2009, grâce à l'incinération, pas un seul sac poubelle n'a atterri en décharge.
Pas besoin d'être une commune importante pour bien gérer ses déchets. Dans le centre de la Finlande, la société Ekorosk récupère 90 % de tous les déchets. Là aussi, la solution est l’incinération. Cependant, pour le directeur général d'Ekorosk, Olli Ahllund, il y a une autre raison :
Ici, les gens ont envie de recycler. Et aussi nous bénéficions d’un vaste réseau de sites de récupération de déchets. Nous avons un 'écopoint' pour une moyenne de 600-700 habitants, précise Ahllun.
Les 11 municipalités gérées par Ekorosk collectent le métal, le verre, le carton et le plastique. La proximité des usines facilite cette récupération, d'où des économies de transport.
Par contre, dans le nord, en Laponie, ce n'est même pas la peine de chercher une déchetterie : près de la moitié des foyers ne sont pas reliés à un réseau de gestion des déchets. Les longues distances rendent les collectes coûteuses et les gens trouvent qu'elles créent trop d'émissions. Et les usines de traitement sont loin.
Tuija Ahrikkala, responsable de la société de retraitement des déchets de la Baie Bothnienne explique :
Même si la loi les y oblige, pour de nombreux habitants, le recyclage des déchets n’est pas primordial.
Résultat, on brûle le bois et les déchets à base de carton, malgré l'interdiction.
Chez nous dans le nord, sans doute personne ne voit-il où est le mal, suggère Ahrikkala.
Mais Tuija Ahrikkala a foi dans les usines d'incinération de déchets qui doivent être construites à Oulu et derrière la frontière dans les prochaines années.
Ici, nous croyons que l’avenir, c’est la récupération de l'énergie. Collectes, coûts de transports et impact sur l'environnement restent ainsi à un niveau acceptable.