Les vacanciers doivent se mettre au vert. Mais, même si les destinations écologiques fleurissent à tout vent, le tourisme vert demeure très élitaire.
le tourisme vert encore à ses balbutiements…
Les vacanciers doivent se mettre au vert. Mais, même si les destinations écologiques fleurissent à tout vent, le tourisme vert demeure très élitaire.
Nous devons changer la façon de passer nos vacances au risque de voir disparaître le tourisme de masse d'ici 2060. Voilà comment s'est ouverte la 14ème conférence Groeneveld à Apeldoorn, aux Pays-Bas.
Selon René van der Duim, professeur de tourisme et de développement durable à l'université de Wageningen, il est grand temps que l'industrie du tourisme prenne ses responsabilités. En effet, les agences de voyages doivent proposer des voyages respectueux de la nature et aidant à lutter contre la pauvreté.
L'agence néerlandaise Kras fait désormais partie de Pan Parcs (réseau protégés des parcs nationaux), concept prônant un tourisme responsable.
Le tourisme vert reste cependant très onéreux et réservé à une élite. Et la plupart des Néerlandais préfère voyager pour pas cher en optant pour des séjours tout-compris, comme en Turquie. En effet, seul un petit nombre de touristes ont pour hobby d'escalader une montagne en plein été.
Selon van der Duim, il faut se fixer de véritables objectifs. C'est ce que soutient Frank Oostdam, directeur de l'ANVR (Association générale néerlandaise des agences de voyages), qui souhaite passer des accords dans le secteur. Comme l'ont fait les Britanniques avec leur projet 'Tourism 2023'.
L'agence de voyage néerlandaise SNP veut également aller plus loin en compensant financièrement l'émission de CO2 des voyageurs de manière automatique. A l'heure actuelle, on se fait remarquer quand on est écolo, mais dans 5 ans, l'inverse sera vrai !
Le tourisme vert est un concept encore trop philanthropique. Étrange, car la préservation des destinations actuellement les plus touristiques est dans l'intérêt de tous.
Comme pour le reste, il faut sensibiliser les voyageurs à l'environnement et à la biodiversité dès leur plus jeune âge. Ainsi, l'enseignement a-t-il un rôle important à jouer.
Le tourisme de masse devant tripler d'ici la prochaine décennie, on se demande si ces mesures vont contribuer à quelque chose. De plus, de nombreux nouveaux touristes, notamment Chinois et Indiens, veulent surtout se distraire. Le tourisme vert et durable est aux antipodes de ce qu'ils recherchent.
Les Néerlandais, quant à eux, veulent bien faire un petit effort pour voyager plus écolo, mais cela ne doit pas leur coûter trop cher.
Ils seraient même prêts à faire des concessions au niveau du luxe, à trier les déchets et à être plus attentifs à la nature.
Mais ce qui prime c'est quand même et toujours le sentiment de liberté que rien ne doit altérer.