En Grande-Bretagne, un projet de grande envergure vise la disparition totale à long terme du vison américain, menace à l’écosystème natif écossais …
Le vison américain prié de quitter l’Écosse
En Grande-Bretagne, un projet de grande envergure vise la disparition totale à long terme du vison américain, menace à l’écosystème natif écossais.
Le vison est arrivé au Royaume-Uni dans les années 1950, importé d’Amérique afin d’être élevé pour sa fourrure. Mais après que certains animaux se soient échappés (ou ont été relâchés), ils ont pullulé dans l’ensemble du pays. Des scientifiques estiment que le Royaume-Uni compte désormais des dizaines de milliers de visons dans la nature.
Le problème, c’est que ces prédateurs ont un effet dévastateur sur la faune des rivières, détruisant ainsi poules d’eau, foulques noires, sarcelles, poissons et surtout campagnols amphibies, dont le nombre a été réduit de plus de 95% en 50 ans.
Les conservationnistes affirment qu’ils font face à un choix cornélien : laisser les visons tranquilles et ainsi laisser poursuivre le déclin de la faune native britannique, ou lancer une campagne de longue haleine pour les éradiquer.
Jamie Urquhart, biologiste spécialisé dans les rivières, affirme :
Cela peut poser problème à certains [de tuer les visons], mais étant donné qu’il s’agit d’une espèce invasive qui n’est pas censée être présente ici, il est essentiel d’apporter son aide dans ce projet pour rectifier le tir.
Même les organisations de protection des animaux, tels que la Société royale de lutte contre la cruauté envers les animaux (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals) accepte l’élimination sélective de certains animaux quand il s’agit d’espèces invasives.
Pour l’instant, le projet de l’Université d’Aberdeen a permis de supprimer des visons sur plus de 10 000 km² au nord-est de l’Écosse. Le processus a duré trois années et a demandé l’aide de 186 bénévoles de la région.
Xavier Lambin, responsable du projet et professeur d’écologie à l’Université d’Aberdeen, déclare que l’éradication des visons des rivières a déjà eu un effet positif sur la faune locale.
Nous avons des preuves d’un retour des campagnols amphibies dans certaines régions qui n’avaient plus été peuplées par ces animaux depuis 10, voir 20 ans. Cela va tout doucement mais sûrement.
Il ajoute toutefois que cela pourrait prendre des dizaines et des dizaines d’années avant que la Grande-Bretagne puisse se prévaloir d’une île sans vison.
Les espèces invasives, c’est-à-dire des plantes, des animaux ou des micro-organismes qui ne sont pas natifs d’une région mais qui ont été introduits, par accident ou volontairement, par l’homme, représentent un véritable fléau dans le monde entier. Des scientifiques estiment qu’elles posent une menace énorme à la biodiversité de la planète et coûtent des milliards d’euros à l’économie mondiale.