Le Tibet profite d’un des ensoleillements les plus favorables de toute l’Asie. Les installations solaires s’y multiplient dans tous les domaines. Mais pour passer à la vitesse supérieure, il faudra résoudre trois problèmes.
L’énergie solaire exceptionnelle du Tibet
Le Tibet profite d’un des ensoleillements les plus favorables de toute l’Asie. Les installations solaires s’y multiplient dans tous les domaines. Mais pour passer à la vitesse supérieure, il faudra résoudre trois problèmes.
Énergie solaire bonne à tout faire
Les fameux "moulins à prières" du lamaïsme tibétain sont actionnés en secouant une poignée située dans la prolongation de l’axe du moulin. Pour les personnes âgées, pas forcément facile. Mais Lhapa nous explique comment, pour 30 yuans (environ 3,25 euros), il a acheté un moulin actionné par un moteur alimenté via un petit panneau solaire de 4 x 2 cm.
On en trouve dans toutes les petites échoppes. Tout ce qui touche à l’énergie solaire, on le trouve à Lhassa.
Par exemple, dans la ville et les banlieues de Lhassa, peu d’habitations qui ne soient pas équipées de chauffe-eau solaires. Kelsang Namgyal, un homme d’une cinquantaine d’années, se rappelle :
Quand j’étais jeune, on ne prenait pas souvent de douche. On n’avait pas assez de fioul pour chauffer l’eau. Maintenant, grâce à mon chauffe-eau solaire, je me douche une fois par jour.
Il y a aussi des fours solaires pour cuire la viande. Fours très prisés par la population pour la rapidité de cuisson.
Beaucoup plus efficace que mon vieux four alimenté à la bouse séchée de yak. En 20 minutes, la viande est cuite. Il fallait bien plus auparavant !
Le Tibet compterait déjà près de 400.000 de ces fours selon le gouvernement de la région autonome.
Des projets ambitieux pour la région
Et puis, il y a évidemment les installations de production électrique. Les unités photovoltaïques produisent aujourd’hui 9 MW, soit 13% de la capacité totale chinoise. Mais de grands projets sont en cours. Dans la ville de Yang, située à 90 kilomètres environ de Lhassa, une centrale PV de 10MW est en cours de construction depuis le mois de mars. Investissement : 220 millions de yuans (près de 24 millions d’euros). A Xigaze (250 kilomètres de la capitale Lhassa), c’est un projet de 30MW qui est sur les rails. Un autre projet de 2MW a été approuvé pour la région de Nari.
Le développement de l’énergie solaire dans la province est dû aux conditions extrêmement favorables de cette région. Ma Shengjie, directeur du département des sciences et technologies de la région autonome du Tibet, explique ainsi :
Le Tibet est une des régions les plus ensoleillées au monde. En moyenne, le territoire reçoit plus de 3.000 heures de soleil chaque année. Avec les efforts du gouvernement, la région est passée en tête dans les installations solaires au niveau national.
Les limites de l'expansion
Cependant, pour développer encore plus le fort potentiel de production d’énergies propres de la région, trois grands problèmes sont à régler. Au niveau des politiques tout d’abord, qui sont instables dans une région qui l’est tout autant. Ensuite au niveau technologique. Enfin au niveau des ressources humaines. Difficile de convaincre le personnel qualifié, qui ne manque pas d’opportunités ailleurs en Chine, de venir vivre à 4.000 mètres d’altitude, dans une région aux coutumes complètement différentes. Car si beaucoup de jeunes chinois rêvent de passer une semaine de vacances pour voir le Potala et la beauté des hauts plateaux, peu envisagent d’y passer des années pour travailler.