En hiver, huit hectares de serres de tomates sont chauffés, grâce à la chaleur récoltée auprès du centre de stockage de déchets de Lapouyade, en Gironde. Veolia, responsable du centre, souhaite multiplier le modèle au sein d’autres sites en France.
Il y a déjà trois ans, les serres destinées aux tomates des Paysans de Rougeline étaient en cours de montage, à Lapouyade à proximité du centre de déchets de stockage de Veolia qui traite les déchets non dangereux par dépôt ou enfouissement sur ou dans la terre.
Après une première récolte sur quatre hectares, le site s'est étendue et sa taille définitive est donc de huit hectares. Les serres regorgent de tomates qui ont mûri dans un espace chauffé à l'aide de l’unité de stockage voisine. Les serres ont été bâties sur une réserve foncière de l’opérateur.
Des tomates à profusion
La dégradation des déchets qui s'élèvent à 430.000 tonnes par an, génère un biogaz qui alimente huit moteurs produisant de l’électricité, il est ensuite revendu à EDF. La chaleur produite lors du refroidissement de ces moteurs est stockée et permet d'alimenter un réseau de chauffage pour les serres de culture de tomates. Le groupement des Paysans de Rougeline estime la production de tomates pour cette année à 5.000 tonnes.
Veolia annonce qu'il faut dix kilos de déchets pour fournir l’énergie nécessaire à la production d’un kilo de tomates. Le groupe a investi 5 millions d’euros pour cette extension et 21 millions d’euros sur le site depuis 2014. Sylvie Recrosio, directrice du recyclage et de la valorisation pour Véolia Aquitaine explique qu'il s'agit du premier pôle de ce type en Europe et qu'ils vont tenter de le reproduire ailleurs en France en collaboration avec des serristes.
Les Paysans de Rougeline exportent 70 % de leur production de fruits et légumes dans un rayon de 150 kilomètres.