« Notre économie est dynamique, mais notre univers moral s’effondre. Les principes sur lesquels se fonde l’Inde post-coloniale sont en danger », Sonia Gandhi
Les scandales remettent en cause le modèle de développement
« Notre économie est dynamique, mais notre univers moral s’effondre. Les principes sur lesquels se fonde l’Inde post-coloniale sont en danger ». Ces mots de la Présidente du Parti du congrès Sonia Gandhi sonnent comme un avertissement : un développement durable nécessite probité et équité.
Celle qui est considérée comme la plus importante personnalité politique de son pays fait référence à une série de scandales qui ont ébranlé la coalition. Tout d’abord, l’organisation des jeux du Commonwealth début octobre à Delhi a donné lieu à une série de révélations dérangeantes. Les stades et autres infrastructures auraient été au centre d’une grande entreprise de corruption. Ensuite, l’affaire 'Adarsh', du nom d’un projet immobilier de l’armée censé donner un toit à des blessés de guerre a entraîné le limogeage de plusieurs figures de pointe du parti du congrès. Notamment, le chef de l’exécutif de l’Etat du Maharashtra Ashok Chavan a été remercié après qu’il ait été révélé que plusieurs membres de sa famille non éligibles étaient logés dans ce complexe.
Dernière affaire, l’incurie avec laquelle les licences de téléphonie mobile 2G ont été accordées en 2008. Le ministre des Télécommunications de l’époque est directement mis en cause et, plus dérangeant encore, la probité du premier ministre Singh semble remise en question. Comment le plus haut responsable de l’administration a-t-il pu ignorer ce scandale qui aurait fait perdre 40 milliards de dollars à l’état indien ?
La corruption dans les pays en voie de développement est inévitable. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas fermement la combattre. D’autant plus que l’Inde semble particulièrement touchée. Rappelons en effet que selon l’ancien patron de l’organe national anti-corruption, un tiers des indiens seraient 'corrompus' ! Espérons que les déclarations de Sonia Gandhi, à qui nous laisserons le mot de la fin, seront suivies d’effet !
Il est bien connu que les sociétés inégalitaires ne peuvent développer leur potentiel ni même conserver un haut niveau de développement bien longtemps. L’Inde compte plus de millionnaires que jamais auparavant. Mais ils vivent aux côtés de millions de pauvres qui ont bien du mal à s’assurer deux repas par jour (…) La croissance économique va de pair avec l’augmentation des inégalités. Il y a une révolution des attentes du peuple en cours, et nous au gouvernement nous devons d’y prêter attention.