Qualifié de pari ‘courageux’ par Soraya Rodríguez – Secrétaire d’État espagnole à la Coopération internationale – le projet environnemental équatorien recevra le soutien financier de l’Espagne, …
l’Espagne à la rescousse du projet Yasuní
Qualifié de pari 'courageux' par Soraya Rodríguez - Secrétaire d’État espagnole à la Coopération internationale - le projet environnemental équatorien recevra le soutien financier de l’Espagne, qui va également promouvoir l’initiative auprès de ses pairs européens.
À travers ce projet insolite, l’Équateur renonce à exploiter les immenses gisements pétroliers du parc naturel Yasuní, véritable réservoir de biodiversité de l’Amazonie où vivent encore des tribus totalement isolées, en échange d’une compensation financière des pays riches.
L’Espagne destine déjà près de 65 millions de dollars chaque année à des projets en Équateur. Elle compte en fait réaffecter une partie de cette somme au projet Yasuní, mais n’augmentera pas sa contribution globale. Le montant exact devrait être communiqué avant la mi-novembre, et l’aide sera versée annuellement jusqu’en 2015.
En visite en Équateur pendant deux jours, Soraya Rodríguez s’est entretenue avec Rafael Correa et a annoncé que l’Espagne chercherait à rallier de nouveaux partenaires au sein de l’Union européenne. Un soutien qui arrive à point nommé, alors que l’Allemagne a menacé de se retirer du projet, exprimant des doutes quant aux garanties que l’exploitation du pétrole n’aurait jamais lieu.
La Secrétaire d’État espagnole exprime en revanche sa totale confiance envers le gouvernement équatorien et signale que c’est le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui sera chargé d’administrer ce fonds.
L’Équateur estime que le gisement de Yasuní pourrait lui rapporter environ 7 milliards de dollars et désire que la communauté internationale s’engage à lui verser la moitié de cette somme au cours des années à venir s’il renonce définitivement aux richesses de son sous-sol. Rafael Correa a fixé la contribution de départ à 100 millions de dollars, qui devront être réunis avant la fin 2011, faute de quoi son pays abandonnera le projet.
À l’heure actuelle, le Chili est le seul gouvernement à avoir répondu à l’appel, en offrant 100 000 dollars : l’Espagne sera donc le premier grand contributeur. L’argent versé est destiné au développement des communautés vivant dans des zones naturelles protégées.
Pour la Secrétaire d’État espagnole,
le changement climatique ne connaît pas de frontières, il nous concerne tous. […] Il est nécessaire d’encourager financièrement l’absorption de CO2, la reforestation et la préservation des zones vertes de la planète, qui agissent comme de véritables poumons contre le CO2 rejeté dans d’autres régions.
Aux esprits critiques qui s’inquiètent de l’exemple donné et s’attendent à ce que d’autres pays exigent des compensations financières afin ne pas détruire leurs forêts, Soraya Rodríguez a rétorqué que le projet Yasuní était un pari novateur et courageux, et qu’il était pour l’instant unique en son genre.