Les UPP (Unités de Police Pacificatrice) apportent et continuent à apporter la sécurité aux communautés vivant dans les Favelas de Rio où elles ont été implantées. C’est l’étape qui suit celle de l’invasion récente faite par la police, …
L’heure est plus que jamais à la solidarité
Les UPP (Unités de Police Pacificatrice) apportent et continuent d'apporter la sécurité aux communautés vivant dans les Favelas de Rio où elles ont été implantées. C’est l’étape qui suit celle de l’invasion récente faite par la police, de manière spectaculaire, dans les favelas de Vila Cruzeiro et Complexo do Alemão, véritables zones de non-droit où les trafiquants de drogue régnaient en maîtres, réduisant les communautés au silence et à la soumission.
Désormais les jeunes auront la possibilité d’une vie future éloignée du trafic et de la violence. Un nouveau modèle d’intégration sociale et de développement durable doit être appliqué pour ces communautés. S’il réussit, il pourrait bien être appliqué à tout le pays. Le gouvernement fédéral a décidé de ne pas ménager les moyens : 5,3 milliards de Reais (presque 2,5 milliards d’euros) seront mobilisés au travers du PAC (Plan pour l’Accélération de la Croissance).
Tout le monde s'y met...
Les ONG, comités de quartiers et associations vont avoir un rôle essentiel dans la reconstruction humaine à mener dans un tel projet : démocratisation, information, éducation sont autant de notions à réintégrer au quotidien des habitants des favelas. L’estime de soi des populations a souffert, non seulement des trafiquants, mais aussi des stéréotypes historiquement associés aux favelas.
Les Universités peuvent apporter une contribution importante en ce sens, délivrant connaissance et technologie aux jeunes, en leur offrant des cours gratuits ou des bourses d’études. En ouvrant l’accès des universités aux jeunes de favelas, on leur offre ainsi une chance de promotion sociale. On propose aussi à tous les étudiants de mieux cerner la réalité sociale de leur pays qui leur a longtemps été cachée. Ces jeunes de classes plus aisées pourront concrètement appliquer leurs connaissances, entreprendre des actions au sein des communautés et devenir de meilleurs citoyens. Notamment dans le domaine de l’environnement, les favelas représentent un immense champ de travaux pratiques.
La contribution des entreprises locales est également fondamentale. Pouvoir décrocher un stage avec une embauche à l’horizon doit pouvoir devenir une réalité pour ces jeunes. Les organismes publics agissant dans les communautés devront donner la priorité à ces jeunes dans leurs embauches, tout en créant les conditions d’un véritable entrepreneuriat social à travers des cours de création d’entreprises, de gestion de projets sociaux.
... pour un développement durable
Il y a un équilibre à trouver dans la formation entre des enseignements généraux comme l’informatique, les langues, la citoyenneté, les droits du citoyen et du consommateur, la posture dans le monde du travail et des aspects techniques plus spécifiques comme la collecte des déchets, le transport, le recyclage, la réutilisation des eaux de pluie, la fabrication de briques écologiques, l’implantation de jardins potagers, la reforestation, etc…
Un nouveau monde est possible dans les favelas, plus pacifique et durable, mais cela demande un effort délibéré et planifié des organisations et des personnes au travers de projets d’éducation et de formations professionnelle et environnementale.
*Vilmar Sidnei Demamam Berna est écrivain et journaliste. Il a fondé en 1966 le REBIA (Réseau Brésilien d’Information Environnementale) et la Revista do Meio Ambiente (Revue de l’Environnement). Il a fondé UNIVERDE et os Defensores da Terra (les Défenseurs de la Terre), deux organisations de la société civile dédiées à la protection de l’environnement. En 1999, il a reçu au Japon le Prix Global 500 de l’ONU pour l’Environnement et, en 2003, le Prix Vert des Amériques.