L’entreprise canadienne Kinross obtient l’autorisation de s’installer au cœur de la forêt vierge pour y établir une mine d’or. Le gouvernement équatorien affirme que les techniques employées sont sans danger pour l’environnement, mais les populations locales rejettent le projet.
L’or de la forêt amazonienne pourra être exploité
L'entreprise canadienne Kinross obtient l'autorisation de s'installer au cœur de la forêt vierge pour y établir une mine d'or. Le gouvernement équatorien affirme que les techniques employées sont sans danger pour l'environnement, mais les populations locales rejettent le projet.
Aux yeux du gouvernement équatorien, l'accord conclu le mercredi 7 décembre 2011 avec Aurelian Ecuador SA, filiale de la société minière Kinross, a tout d'une bonne affaire. En autorisant le groupe canadien à exploiter un filon d'or situé dans la jungle amazonienne, l'Équateur s'assure des profits confortables sous forme de royalties, garantis par l'augmentation constante des cours du métal jaune.
Selon le ministre des Ressources naturelles non renouvelables, Wilson Pástor, la phase de production pourrait commencer dès 2014, avec un investissement initial estimé à 1,1 milliard de dollars [820 millions d’euros]. Mais, comme bien souvent, personne n'a songé à demander leur avis aux habitants de la région, qui sont pourtant les premiers concernés par le projet.
5000 emplois
Située dans la cordillère du Condor, à 400 km au sud de Quito, la future mine ne fait pas l'unanimité parmi les autorités locales, qui s'indignent de ne pas avoir été consultées comme l'exige la constitution. Salvador Quishpe, gouverneur de la province de Zamora Chinchipe, où devrait s'installer la mine, estime :
Nous ne sommes pas opposés à l'exploitation minière, mais des zones sensibles doivent être définies.
Le ministre insiste quant à lui sur les bénéfices que l’installation de la mine entraînera pour la région et laisse entrevoir la création de 5000 emplois pour les habitants de la province. Wilson Pástor affirme également :
La technologie que l'entreprise Kinross utilisera permettra de réaliser une extraction sans avoir recours à des substances polluantes, avec un risque minimal pour les travailleurs.
Royalties indexées
De son côté, l'État équatorien devrait percevoir des royalties fixées à 5% si le cours de l'once est inférieur à 1200 dollars [920 euros], 6% si celui-ci est compris entre 1201 et 1600 dollars [1225 euros], 7% entre 1601 et 2000 dollars [1532 euros], et 8% au-delà. Au total, le gisement devrait permettre d'extraire 6,4 millions d'onces d’or [environ 200 000 kilos].
Il s'agit du premier projet d'exploitation aurifère intensive dans ce pays, où l'extraction de l'or se réalisait jusqu'à présent de manière exclusivement artisanale. Le Pérou, voisin direct de l’Équateur, exploite lui aussi l’or du sous-sol amazonien et connaît depuis longtemps de graves problèmes environnementaux et sociaux dus à ces activités.