Connu depuis des siècles et partie intégrante de l’histoire de la Colombie Britannique, l’oulachon s’apprête à rejoindre la liste des espèces en péril du Canada. Un plan de sauvegarde devrait être lancé d’ici l’été.
L’oulachon disparait des eaux de la Colombie-Britannique
Connu depuis des siècles et partie intégrante de l’histoire de la Colombie-Britannique, l’oulachon s’apprête à rejoindre la liste des espèces en péril du Canada. Un plan de sauvegarde devrait être lancé d’ici l’été.
Ce petit poisson gras, les autochtones le surnomment “poisson-chandelle”. Grâce à sa haute teneur en graisse, il était traditionnellement utilisé comme bougie, après avoir été séché. La précieuse huile d’oulachon était aussi l’un des plus importants produits de commerce des autochtones, explique le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Un avenir bien sombre pour le “poisson-chandelle”
L’océan a longtemps nourri l’Homme. Pourtant, aujourd’hui 7% des espèces marines ont disparu en un demi-siècle, et 29% des 600 espèces pêchées dans le monde sont en voie d’extinction totale. A cette liste effrayante, l’oulachon ne fait plus exception. Lié à l’histoire des premiers peuples de la Colombie-Britannique et au troc, les autorités canadiennes et défenseurs de la nature tirent la sonnette d’alarme.
La biologiste Donna Hurlburt, spécialiste des savoirs traditionnels autochtones pour le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, confirme que la population de ces poissons a diminué de 98% dans le fleuve Fraser au cours des 10 dernières années.
Les conclusions du rapport seront transmises au gouvernement fédéral cet été afin d’inclure les oulachons dans la Loi sur les espèces en péril. S’ils rejoignent cette liste, un programme de sauvegarde sera mis en place en vue d’un repeuplement.
Mais avec un tel déclin, la réinsertion sera un défi
, a déclaré la biologiste.
Le mystère d’une disparition
L’interrogation majeure est que personne ne sait ce qui tue ces petits poissons.
Ils passent 95% de leur vie dans le milieu océanique et nous savons vraiment ce qu’ils font que lorsqu’ils viennent dans les ruisseaux et les rivières pour se reproduire
, a expliqué Donna Hurlburt.
Changement climatique ? Victime de la pêche au chalut des crevettes ? Problème de qualité de l’eau ? Tous peuvent être mis en cause, explique-t-elle.
La baleine à bosse redonne espoir
Si de nombreuses autres espèces ont été désignées “en voie de disparition” au cours des 40 dernières années (le thon rouge de l’Atlantique, l’esturgeon des Grands Lacs, etc.), la seule note optimiste du rapport montre un retour des baleines à bosse. Leur population avait été évaluée comme étant “particulièrement préoccupante” et “menacée”.
Néanmoins, “de récentes études indiquent toutefois que la population au large de la côte du Pacifique augmente de façon constante, malgré des menaces continues incluant les collisions avec les navires, l’enchevêtrement dans les fillets de pêche et le bruit sous-marin.”, indique l’évaluation du comité.
Dans les années 1960, les baleines à bosse ont presque été éradiquées par la chasse. Mais on estime qu’il y a aujourd’hui environ 18.000 baleines dans l’océan Pacifique Nord, et le ministère des Pêches et des Océans du canada a identifié 2.000 baleineaux dans les eaux de la Colombie-Britannique.
Les oulachons auront-ils la chance d’être sauvés?