Les polémiques lancées par plusieurs scientifiques ont atteint Yuan Longping, père du “riz hybride”, et fait réagir les autorités. Le ministère de l’Agriculture a réitéré la volonté du pays de développer les cultures OGM, au grand dam de plusieurs personnalités.
Nouvelle polémique à propos des OGM
Les polémiques lancées par plusieurs scientifiques ont atteint Yuan Longping, père du "riz hybride", et fait réagir les autorités. Le ministère de l’Agriculture a réitéré la volonté du pays de développer les cultures OGM, au grand dam de plusieurs personnalités.
L’avis de bien des commentateurs, c’est que la Chine ne pourra se passer des OGM pour augmenter ses rendements et ainsi résoudre la difficile équation d’une population nombreuse qui consomme toujours plus. Pourtant, une fronde de plusieurs scientifiques et intellectuels a émergé l’été dernier, et l’opinion publique s’en est mêlée.
Gu Xiulin, professeur à l’université d’économie et finance du Yunnan a lancé les hostilités en déclarant que selon le résultat de ses recherches, les OGM ne servaient pas à grand-chose… L’avantage principal du maïs transgénique est par exemple sa résistance aux insectes, évitant ainsi le recours aux pesticides, mais :
Plusieurs études menées en Occident montrent que les insectes s’adaptaient aux OGM et recommençaient à être nuisibles après plusieurs saisons. Des rapports montrent d’autre part que les OGM peuvent affecter la fertilité de la race humaine.
Les déclarations tonitruantes de cette personnalité ont été reprises par nombre d’adversaires des OGM, et le public a même osé attaquer un mythe national, Yuan Longping. Comment son produit créé dans les années 70 peut-il atteindre des rendements supérieurs de 30% au riz classique sans recourir aux OGM?
"Option stratégique essentielle"
Le père du "riz hybride" a vivement réagi. Lui-même opposé à l’utilisation des OGM en respect du principe de précaution, il a répété que ses travaux avaient été mille fois acceptés par la communauté scientifique et étaient inassimilables au domaine des OGM.
La sortie de Yuan Longping va en rassurer beaucoup, mais rendre par contre la tâche compliquée aux autorités chinoises. Car le vice-ministre de l‘Agriculture Chen Xiaohua a lui confirmé fin septembre la politique d’importations et de déploiement des cultures OGM en Chine :
La Chine continuera à développer les cultures OGM qui représentent une option stratégique essentielle pour le pays.
La Chine importe en effet énormément de céréales génétiquement modifiées depuis les États-Unis, plus de 60 000 tonnes par exemple en juillet 2010. Et des autorisations pour la culture des OGM ont été données, même si les chiffres sur les surfaces semées sont difficiles à connaître précisément.
L’opinion publique est partagée. Ceux qui prennent part au débat sont souvent les citadins d’une classe moyenne de plus en plus regardante quant à la qualité de son alimentation. Reste à savoir si ces "privilégiés" sauront convaincre la majorité silencieuse des ruraux et des classes urbaines les plus défavorisées, malheureusement encore occupées à s’assurer un confort élémentaire.
Réactions de Yuan Longping aux accusations le visant : caixun.com