Avec le manque de pluie et le réchauffement climatique, il est de plus en plus utile de comprendre précisément ce que disent les plantes. En Suisse, l’entreprise Vivent Biosignals a fait de cette idée une réalité. Grâce à une technologie avant-gardiste, cette entreprise vaudoise permet aux agriculteurs de détecter les maladies et de réduire leur consommation d’eau en « écoutant » les signaux électriques des végétaux.
Plantes : une nouvelle technologie pour faire des économies d’eau
Décoder le langage des plantes
À l'aide de capteurs et d'intelligence artificielle, Vivent Biosignals peut interpréter les impulsions électriques émises par les plantes en réaction à leur environnement. Julien De Giorgi, chercheur en biologie végétale chez Vivent, explique que cette technologie permet d'identifier les besoins spécifiques des plantes, tels que les carences en nutriments ou les signes précoces de maladie, avant même l'apparition de symptômes visibles. Cette technologie va permettre des interventions agricoles plus précoces et moins invasives, préservant ainsi la santé des cultures.
L'approche préventive adoptée par Vivent Biosignals change la donne en agriculture. Le suivi en temps réel et l'analyse précise des états de stress des plantes permettent aux agriculteurs d'agir rapidement et de manière ciblée. Cette précision ne se limite pas à la lutte contre les maladies, elle s'étend également à l'optimisation de l'utilisation de l'eau, essentielle pour l'agriculture durable.
Des économies d’eau importantes
Un des plus grands succès de Vivent Biosignals réside dans ses tests avec une culture de bleuets, où la technologie a réduit la consommation d'eau par six tout en doublant presque le rendement. Nigel Wallbridge, cofondateur de l'entreprise, a souligné dans des propos partagés par 20 Minutes : « Cette expérimentation montre que les besoins en eau ne sont pas toujours ceux que l’on suppose. » En effet, les besoins en eau des plantes sont souvent surévalués.
Bien que déjà utilisée par des professionnels en Suisse et à l'international, la question demeure : cette technologie peut-elle transformer les pratiques agricoles à grande échelle ? Les implications pourraient être capitales, non seulement en termes de rendements et d'économie d'eau, mais aussi pour une gestion agricole plus respectueuse de l'environnement et plus durable.