Malgré les quotas imposés par l’UE, les Finlandais peinent à se mettre au bioéthanol. Un problème de communication selon certains experts, pour qui la communication auprès du grand public de l’E10 est mal passée.
Psychose à la pompe
Malgré les quotas imposés par l’UE, les Finlandais peinent à se mettre au bioéthanol. Un problème de communication selon certains experts, pour qui la communication auprès du grand public de l’E10 est mal passée. Mais pour d’autres, c’est le comportement de l’automobiliste finlandais à la pompe qui est en cause.
Les biocarburants à la peine
La politique des carburants verts en Finlande se heurte à des problèmes de communication. Selon une étude, les consommateurs resteraient plus attachés au SP98 qu’au E10. En mars dernier, le SP98 représentait 53% des ventes d’essence.
Optimiste, la directrice de la Fédération finlandaise du pétrole, Helena Vänskä, prédit que cette préférence va bientôt s’effriter au profit du E10.
Il ne faut pas s’affoler, la croissance des ventes de SP98 n’est pas si nette. D’ailleurs, j’entrevois qu’en mai, les chiffres auront tourné en faveur du E10.
D’après elle, il n'y a aucune chance de voir les prix du SP98 faire l’objet de hausses artificielles pour pousser les Finlandais à jouer la carte écologique et faire le plein en E10.
Si les objectifs de ventes de l’UE ne sont pas atteints, il faudra que nous ajoutions des bioproduits à base d’éthanol dans le SP98. Le problème est qu’ils sont plus chers que l’éthanol. Inévitablement, ils tireront les prix à la hausse.
D'autres voies sont possibles
Mais du côté de l’automobile, à l’Organisation finlandaise des Réparations et Echanges automobiles, l’AKL, on voit les choses autrement. "Les prix ont des répercussions sur le marché, c’est un fait", dit simplement son directeur, Pekka Rissa.
Les lois de l’UE obligent les distributeurs pétroliers à faire en sorte que la part du renouvelable dans les ventes de carburants en Finlande atteigne 6% d’ici à 2015, pour s’élever graduellement jusqu’à 20% en 2020. Cette obligation s’applique à chaque distributeur, et il y en a six en Finlande.
Sans révéler où en sont les distributeurs par rapport à ce quota, Vänskä fait remarquer que la solution consisterait à ajouter des biocomposants dans le diesel par exemple.
En début d’année, les obligations imposées à la Finlande par l’UE en matière de biocarburant se sont traduites par une augmentation de la proportion d’éthanol dans le SP95. La part du bioéthanol dans l’E10 est variable, mais elle ne dépasse pas 10% en volume. Dans le SP98, elle est de 5% en volume maximum.
Un manque d'information du public
Le directeur de la communication de Motiva, Johachim Donner, déplore que l’information ne soit pas passée auprès du grand public, qui dans l’ensemble ignore ces subtilités.
Le soi-disant savoir du pompiste a pris le pas sur celui du spécialiste. On a affirmé tout et son contraire et nous n’avons rien pu faire contre cela.
Pekka Rissa, de l’AKL le reconnaît, si on avait fourni des faits, on n’aurait pas créé une telle hystérie chez les consommateurs. Helena Vänska, de son côté, incrimine les habitudes et les modes de consommation :
Le comportement du consommateur finlandais ? Il s’apparente à de la psychose ! On peut donner tous les faits qu’on voudra, cela ne changera rien.